Chaque année, près de 3800 victimes de violences sont accueillies dans l'établissement. Un tiers d'entre elles sont des mineurs, et parmi les violences constatées, environ 25% sont de nature conjugale. Il peut aussi s'agir d'incivilités, de violences intrafamiliales et scolaires.
Comment ça marche ?
Ce regroupement a permis de "donner plus de visibilité et de lisibilité aux victimes, aux enquêteurs et aux magistrats", se félicite le professeur Laurent Fanton, chef du service.
Pour être examinées par un médecin légiste, les victimes doivent d'abord porter plainte. Le professeur poursuit : "Elles ont un rendez-vous donné dans les 24 heures qui suivent les violences dont elles ont été victimes. Elles sont ensuite accueillies par une secrétaire, orientée vers une salle d'attente, avant d'être prise en charge par l'un des dix médecins légistes qui va les écouter, avant de leur expliquer comment et pourquoi elles vont être examinées."
L'accueil est assuré dans "les conditions les plus chaleureuses possibles, toutes les pièces sont lumineuses et un effort particulier a été porté sur les couleurs", assure le chef de service. Comme action concrète, un groupe d'éducation thérapeutique destiné aux victimes de violences conjugales et mené par des médecins, enquêteurs, et avocats a été mis en place.
L'institut médico-légal
En moyenne, 1000 corps sont autopsiés chaque année à l'institut médico-légal. Un bureau dédié aux enquêteurs a été installé juste à côté de l'une des salles d'autopsie. "Les enquêteurs peuvent également faire des photos ou des relevés d'empreintes" en fonction des affaires judiciaires, précise le professeur Laurent Fanton.
Les cas concernent principalement le tribunal judiciaire de Lyon, mais aussi ceux de Villefranche, Bourg-en-Bresse, Bourgoin-Jallieu et Vienne. Au total, 54 casiers composent la morgue et peuvent servir en cas d'afflux massif de victimes, en cas d'attentat par exemple.
Prendre aussi en charge les agresseurs
À noter qu'une salle d'attente est dédiée aux suspects, afin que la victime ne croise pas son agresseur présumé. Pour le chef du service, "il est également important de s'intéresser aux auteurs des violences et de les prendre en charge".
Un appel à projets régional doit être lancé pour les prendre en charge. Les HCL vont y répondre, "car on a un gros bassin d'habitants, et on a les moyens de proposer des choses novatrices et adaptées dans ce domaine", conclut le professeur.