LYON : LES DESSINS DU PROCÈS DE KLAUS BARBIE EXPOSÉS AUX ARCHIVES

Ils ont été dessinés sur le vif, au cours des deux mois qu'a duré le procès de Klaus Barbie, du 11 mai au 4 juillet 1987, devant la cour d'Assises du Rhône. L'ancien nazi jugé pour crime contre l'Humanité avait été arrêté quelques années auparavant au Pérou, où il se cachait sous une fausse identité depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Au total, 197 planches qui montrent les témoins, les avocats, les magistrats et bien évidemment l'accusé, l'ancien chef de la Gestapo de Lyon. Jean-Claude Bauer qui était alors illustrateur pour Antenne 2 (l'ancêtre de France 2), a suivi tout le procès et vient de léguer tous ses dessins aux archives du Département du Rhône et de la Métropole de Lyon.



"Ces dessins sont la trace de ce que j'ai vu et entendu et je les donne avec beaucoup d'émotion", raconte le dessinateur. Jean-Claude Bauer se souvient encore d'avoir été particulièrement marqué par "les témoignages des mères et des femmes qui se sont défendues contre le nazisme et qui ont résisté comme elles ont pu".

Parmi les crimes reprochés à Klaus Barbie, il y avait notamment la rafle des enfants de la colonie d'Izieu, en avril 1944. Les 44 enfants juifs hébergés dans cette maison de l'Ain ont tous été déportés à Auschwitz.


Une partie de ces dessins, ainsi que d'autres, réalisés lors des procès de Paul Touvier en 1994 et Maurice Papon en 1998, sont exposés dans l'exposition « Regards pour l'histoire : dessiner et filmer les procès de mémoire ».

À découvrir également dans cette exposition des extraits filmés de ces trois procès. Pour celui de Klaus Barbie, il s'agit du premier procès enregistré au titre des archives audiovisuelles.


Les dessins de Jean-Claude Bauer se retrouvent aussi dans une bande dessinée qui vient de paraitre. « Klaus Barbie, la route du rat » (ed. Urban Graphic). Son auteur Frédéric Brrémaud a voulu coller au plus près de la réalité pour en faire un vrai document d'histoire qui parle même aux plus jeunes.

"La BD entre là où le livre ou l'école n'entrent pas nécessairement. Il a fallu montrer comment un criminel de guerre comme Klaus Barbie avait échappé à la justice pendant plus de 40 ans. Dans ce livre, on évoque aussi du nazisme et du mécanisme de cette idéologie et pour cela, nous avons retracé toute la vie de Barbie", explique-t-il.