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JUSTICE SAISIE POUR DES POLLUTIONS CHIMIQUES À LYON : "JE VEUX SAVOIR POURQUOI"

Mercredi 1 Juin - 18:30

Actualité


L'usine Arkema de Pierre-Bénite - © Ville de Pierre-Bénite
L'association "Notre affaire à tous" a déposé ce mardi 31 mai deux référés environnementaux contre deux entreprises de la vallée de la chimie, à Lyon. Arkema France et Elkem Silicones France sont ciblées pour non-respect du droit environnemental. Des dizaines de non-conformités ont été relevées sur ces cinq dernières années.


À peine un mois après les révélations sur les perfluorés à Pierre-Bénite, deux entreprises de la vallée de la chimie sont de nouveau mises en cause. L'association "Notre Affaire à Tous" a saisi la justice pour dénoncer toute une série de manquements au droit de l'environnement commis ces cinq dernières années.

Des risques de pollution des sols et des eaux


Les deux référés se basent sur 50 non-conformités et 5 mises en demeure pour Elkem Silicones France, ainsi que 66 non-conformités et 6 incidents majeurs pour l'usine Arkema France. Le résultat d'un travail d'enquête et de recherche de deux ans. "Ce sont des déchets stockés à l'air libre, des sols qui n'ont pas été dépollués alors que cela avait été demandé, le manque de bacs de rétention pour les produits dangereux pour éviter les fuites", liste Louise Tschanz, avocate de "Notre affaire à tous".

"Ce que l'on souhaite aujourd'hui, c'est obtenir des actes et des mises en conformité. On a beaucoup de jolis mots, de jolis discours, mais très peu d'actes que ce soit du côté des entreprises que des pouvoirs publics. Donc aujourd'hui, ce sont les citoyens qui passent par la justice et avec un référé, cela peut aller très vite", poursuit l'avocate.

Des problèmes de thyroïde, d'asthme ou d'eczéma


Plusieurs riverains se sont joints au recours en justice, pour essayer d'obtenir des réponses. "J'ai des problèmes de thyroïde depuis plusieurs années, mes enfants ont de l'asthme, de l'eczéma... Certaines nuits, ce sont des odeurs nauséabondes on se demande ce que c'est, mais bon, on n'a pas forcément les moyens d'enquêter", regrette Rey Ben Mohamed. Habitante de Pierre-Bénite, elle vit tout près de l'usine Arkema. Elle souhaite aujourd'hui en avoir le cœur net. "Qu'on puisse au moins faire des tests, des prises de sang pour voir le taux de perfluoré... Et que chacun puisse prendre ses responsabilités. Comment cela se fait-il que tout soit passé sous silence ? Je veux savoir pourquoi."



Stéphanie Escoffier a quant à elle pu réaliser des analyses, dans le cadre de l'étude dévoilée début mai par France Télévision. "Les taux de perfluorés découverts dans le lait maternel étaient largement supérieurs à la normale, ce qui a fait que j'ai aussi contaminé mon bébé", témoigne-t-elle aujourd'hui. "Cela m'a forcément interrogé sur l'origine de la contamination, sur l'impact que cela allait avoir sur la santé... Est-ce qu'on peut encore boire l'eau du robinet ? Manger les légumes du jardin ?", interroge Stéphanie Escoffier, qui explique avoir travaillé deux ans, il y a 15 ans, dans l'entreprise Arkema visée par le recours en référé. Elle vit toujours à 1 kilomètre de l'usine.

La semaine dernière, Jérôme Moroge, maire de Pierre-Bénite, qui abrite plusieurs entreprises de la vallée de la chimie avait déjà déposé une plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui.



"Nous comptons être transparents sur les suites"


Contactée, l'entreprise Elkem Silicones France assure suivre avec "beaucoup d'attention" les récentes révélations. "Nous avons reçu 20 inspections sur ces trois dernières années, y compris en période Covid", indique Wendy Cots, directrice de la communication. "Des anomalies et des remarques nous ont été remontées, des actions concrètes ont été apportées. 92% des demandes ont été traitées, 8% sont en cours de traitement. Et je veux assurer les riverains que nous comptons être transparents sur les suites qu'il y aura à apporter."

L'entreprise Arkema France, également contactée, a déclaré que l'ensemble des sujets de non-conformité mentionnés ont été traités ou, pour les plus récentes, sont en cours de traitement "par des mesures appropriées et dans les délais impartis".

"Le site de Pierre-Bénite ne fait l'objet d'aucun arrêté de mise en demeure à ce jour. Nous travaillons en pleine transparence avec les autorités sur ces sujets. Enfin, nous tenons à rappeler que le site de Pierre-Bénite respecte l'ensemble des réglementations qui lui sont applicables", précise l'entreprise.

À noter enfin le renforcement de la surveillance des PFAS concernant les entreprises Arkema et Daikin, décidé par le préfet du Rhône.