"Ce n'est pas la fin que j'avais imaginée. J'avais envisagé plusieurs scénarios : finir sur un titre, sur un doublé, sur une défaite en finale ou même sur une blessure. Mais franchement, celui-là, c'était impossible", rigole Paoline Salagnac, avec le sourire qu'elle promène toujours hors du parquet, autant que la rage de vaincre qui a escortée sa carrière sur le terrain.
Bien sûr, l'Auvergnate, qui a débuté sa carrière à Clermont-Ferrand (SCAB 63) avant de passer par Mondeville, Tarbes et Bourges pour finir à Lyon, aurait eu "envie d'aller au bout" de la saison. Mais elle souligne aussi vite "qu'il y a des priorités. En ce moment, évidemment que le sport est anecdotique".
3 titres et 1 cicatrice
Alors, en cette moitié du mois d'avril, il est déjà l'heure de se retourner sur sa longue et riche carrière : 17 saisons professionnelles, trois titres de championne de France ("les meilleurs moments, qui clôturent une saison"), 42 sélections en équipe de France, "mais aussi des remises en cause et des reconstructions quand on change de club, ainsi que des voyages et des moments de partage avec les joueuses et les supporters". Le titre conquis avec l'Asvel l'été dernier dans une salle Mado-Bonnet brûlante, lors du dernier match décisif, restera gravé dans sa mémoire pour toujours.
Comme cette non-sélection pour les Jeux Olympiques de Rio, en 2016 : "le moment le plus difficile. J'étais la 13e joueuse. La dernière à être recalée puisque 12 joueuses seulement pouvaient être sélectionnées". Un moment douloureux pour celle qui, à 32 ans, comprend bien qu'elle ne disputera donc jamais les JO. Mais cet épisode dit beaucoup du caractère de Paoline Salagnac : téméraire, battante et souvent capitaine dans sa carrière. "Pendant 5 secondes, je me suis dit que j'arrêtais tout. C'était dur à avaler. Mais très vite, j'ai basculé, en mode "OK, je vais montrer, je vais faire une grande saison".
Une leader qui laissera un vide dans le vestiaire de l'Asvel la saison prochaine. Un vide qu'elle comblera en partie elle-même. Parce qu'elle restera dans le monde du basket. Et même dans le club lyonnais, où elle occupera la fonction de directrice sportive. "Ce n'est pas un adieu, juste un au-revoir", sourit-elle à propos de ce projet "excitant et enrichissant".
Confinée à Clermont-Ferrand, chez ses parents, "Pao" aura donc vécu une fin de carrière aussi improbable que sa trajectoire sportive. "Petite, le basket n'était qu'une passion, que je n'imaginais pas la transformer en métier. Si on m'avait dit ça il y a 20 ans, je ne l'aurai jamais cru..."
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