Il "couvrait" l'OL depuis plusieurs années déjà, lorsque le club de Jean-Michel Aulas a décroché son premier titre, lors de la saison 2001-2002.
"L'apogée"
"Ce qui me vient à l'esprit, c'est d'abord l'engouement, la foule sur la pelouse de Gerland, le soir du match contre Lens. D'ailleurs, c'est l'image qui reste, dans tous les bouquins", se souvient-il.
"Voir cette pelouse envahie, on n'avait jamais vu ça pour une victoire de l'OL !"
Une consécration, fruit d'un travail de longue haleine. "C'était l'apogée et le résultat d'un énorme travail d'équipe. Le président Jean-Michel Aulas avait fait une énorme préparation mentale de ce match, qui était une finale, en fait. Depuis le mois de janvier, il ne cessait de répéter qu'avec cette réception de Lens, il n'y avait pas 9 points de retard, mais 6, puis non pas 6, mais 3, etc. À tel point que les joueurs y ont cru complètement".
Jacques Santini, entraîneur sous-estimé et un peu oublié
Ce premier triomphe est donc l'œuvre du président Jean-Michel Aulas, mais c'est aussi celle de l'entraîneur Jacques Santini, que les supporters ont parfois tendance à oublier. "Bon, un ancien stéphanois ! Comme quoi, quelques fois, l'histoire est bizarre... Il est venu au club à la demande de Bernard Lacombe, qui était en bout de course après trois ans et demi sur le banc. Jacques Santini a apporté sa méthode. Il était très pointilleux, rigoureux, carré".
L'histoire aurait pu s'arrêter prématurément, notamment à la suite de l'élimination à Châteauroux en Coupe de France (0-2, le 19 janvier), et à cause d'une certaine incompréhension avec le public. "Il a un côté un peu bourru, un peu fermé, mais il contrôle tout. Et ce Lyon, qui se construisait pour gagner, avait besoin d'un homme comme ça. Il a compté énormément", analyse Christian Lanier.
Un groupe de joueur "moyen" mais très soudé
L'exploit est d'autant plus remarquable que ce passionné de l'OL juge l'équipe de l'époque "moyenne" !
"Il n'y a qu'un seul grand joueur, c'est Sonny (Anderson). Les autres, comme Pierre Laigle, qui a joué en Italie, sont des bons joueurs, mais pas des "grands joueurs". Sidney Govou est très jeune, on ne sait pas encore qu'il va faire une demi-finale de Coupe du Monde. Philippe Violeau et David Linarès ne sont pas des grands joueurs non plus, mais ce sont des travailleurs incroyables, qui mettent la tête là où certains ne mettraient pas le pied ! Juninho vient d'arriver, mais il est timide et empâté. Il ne parle pas le français, il est soucieux... Après, il y a des joueurs de talent et solides comme Éric Carrière ou Caçapa, mais ce n'est pas immense. Même Grégory Coupet n'est pas le meilleur gardien de France, à l'époque".
Un élément décisif leur a néanmoins permis de faire la différence : "c'est le temps des copains", confie Christian Lanier. "Sonny Anderson s'en est rendu compte dès qu'il a signé, en juin 1999. Le lendemain, il était déjà au Ninkasi à boire des bières avec Florent Laville, et c'est comme ça que l'histoire a commencé !". C'est cette cohésion, alliée à la certitude qu'ils allaient remporter ce titre, qui les a conduits au sommet.
D'ailleurs, le reporter du Progrès livre une dernière anecdote très parlante sur la confiance qui habitait ce groupe : "la veille du match contre Lens, Sonny Anderson a fait venir un coiffeur à l'hôtel. Caçapa, qui n'a pas un cheveu sur le crâne, lui demande ce que c'est que cette histoire. Et Sonny lui a répondu qu'il était important d'être bien coiffés, parce que le lendemain, ils seraient champions de France ! Et donc, tout le monde est passé à la tondeuse !"
Christian Lanier est l'auteur de plusieurs ouvrages sur l'OL dont OL, un club jour après jour.
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