La trêve semblait avoir fait du bien aux corps et aux esprits lyonnais, et les supporters se sont sans doute remis à croire à un renouveau. Las, les Gones sont retombés dans leurs travers dès le match suivant, le 1er janvier, face à un mal classé, Clermont-Ferrand. Battus 1-0, sur un penalty concédé dans les dernières minutes, les hommes de Laurent Blanc restent huitièmes de Ligue 1, à cinq points de Lille, septième, et à seize points de Lens, dauphin du PSG !
Laurent Blanc "en colère"
S'il avait prévenu qu'il n'aimait pas ce "Boxing Day", l'entraîneur, qui a succédé à Peter Bosz en octobre dernier, avait sans doute espéré un autre scénario pour ce match, mais ses joueurs n'ont visiblement pas pris de bonnes résolutions pour cette nouvelle année. Laurent Blanc n'a d'ailleurs pas mâché ses mots, après cette nouvelle déconvenue.
"Zéro point sur un match comme ça ? Alors, je ne dis pas qu'on a été extraordinaire, mais... En première mi-temps, on doit être plus dur, on n'y arrive pas. Là, il faut avoir de l'expérience, une lecture du jeu, et on est assez inexpérimenté. C'est usant. Je suis très en colère contre eux. Mais parce que je les apprécie aussi beaucoup, ça m'énerve de les voir dans cette situation. Il faut les aider. Cet effectif vit ces moments-là depuis un certain temps, et je pense qu'ils sont usés, aussi. Donc, à nous de trouver les leviers pour essayer de repartir une énième fois sur une spirale positive"
Les joueurs, de leur côté, paraissent impuissants. Souvent envoyé au front face à la presse lorsque le bateau tangue, Anthony Lopes s'est encore présenté en zone mixte après le match pour remobiliser son équipe.
"Quand rien ne sourit, une main, pénalty, but, c'est très compliqué. On est vraiment en état d'urgence parce qu'on est très loin. On avait à cœur de faire une série et de raccrocher les équipes devant nous, et là, c'est une grosse contre-performance de notre part. Il va falloir des mecs avec énormément de caractère pour pouvoir remobiliser tout le monde, relever la tête. Si on continue avec cet état d'esprit-là, on va continuer à faire une saison en dents de scie, et quand on est à l'Olympique Lyonnais, c'est inacceptable."
Dejan Lovren, l'expérience et... une polémique
Laurent Blanc martèle depuis son arrivée qu'il y a un manque d'expérience évident dans son effectif défensif. S'il a bien tenté de réhabiliter Jérôme Boateng pour encadrer les jeunes, le niveau de l'international allemand et ses blessures n'ont pas permis de valider le projet. L'OL a donc jeté son dévolu sur Dejan Lovren. Le défenseur international croate est de retour à Lyon après un premier passage (2010-2013), et s'est engagé pour deux saisons et demie, jusqu'au 30 juin 2025.
L'ancien joueur de Liverpool et du Zénith Saint-Petersbourg est "doté d'une très solide expérience au plus haut niveau", selon le communiqué de l'OL officialisant sa venue. "Dejan Lovren possède toutes les caractéristiques souhaitées par Laurent Blanc et la cellule de recrutement, dirigée par Bruno Cheyrou, pour renforcer l'axe central".
À 33 ans, il aura pour mission d'encadrer les jeunes défenseurs lyonnais Sinaly Diomandé (21 ans), Castello Lukeba (20 ans), Malo Gusto (19 ans) ou encore Saël Kumbedi, qui vient d'enchaîner ses deux premières titularisations, à 17 ans seulement.
Encombré par une affaire gênante (Lovren, accompagné de son partenaire Marcelo Brozovic, a fêté le podium de la Croatie à la Coupe du Monde en reprenant une chanson de Marko Perkovic, ex-combattant de guerre et chanteur connu pour ses références fascistes), aura-t-il la crédibilité pour assumer ce rôle, que Jérôme Boateng n'a pas pu tenir ? Le joueur, en tout cas, semble vouloir montrer toute l'étendue de son talent.
"Je suis très heureux de revenir à l'Olympique Lyonnais. C'est le club qui m'a ouvert les portes du football international, je ne l'oublierai jamais. J'ai beaucoup de souvenirs ici, beaucoup de liens aussi, notamment avec le Président Jean Michel Aulas qui m'a toujours soutenu. Je suis parti de Lyon en 2013 avec des regrets car j'avais le sentiment de ne pas avoir tout montré. Je veux prouver à tout le monde quel joueur je suis réellement."
Un calendrier favorable en janvier
Conquérant comme à Brest ou impuissant comme face au Clermont Foot : quel visage montrera l'OL lors de ce mois de janvier ?
La première réponse interviendra dès samedi (15h30) avec la réception de Metz, une équipe de Ligue 2, en 32e de finale de Coupe de France. Dans cette compétition, on s'aperçoit souvent que l'état d'esprit et la motivation priment sur le standing des équipes.
Puis le championnat reprendra ses droits avec un déplacement à Nantes le 11 (19 heures), la réception de Strasbourg (14, 21 heures), et un déplacement à Ajaccio, le 29 (17h05). Trois équipes moins bien classées que l'OL.
Entre temps, si l'obstacle messin est franchi, il y aura également un 16e de finale de Coupe de France, le week-end des 22 et 23 janvier.
Autant d'adversaires a priori à la portée de l'OL. Mais avec ces Lyonnais, on en a l'habitude, désormais : on ne sait jamais à quoi s'attendre.