Tu vas nous présenter ton album, qui très lié au cinéma, c'est ça ?
"Un album de 17 chansons, que des bandes originales de films cultes qui ont marqué votre enfance et la mienne. On découvre à la fois des chansons connues et des chansons moins connues. Elles sont toutes revisitées à ma sauce, avec des musiciens et mon réalisateur. On a changé les rythmes, on a changé de langue… ce qui nous a permis de faire des chansons fabuleuses. Faire cet album était important pour moi car c'est une véritable passerelle entre mes deux passions : le cinéma et la musique."
Est-ce que chacune de ces chansons fait appel à un souvenir précis chez toi ?
"Oui bien sûr. Il y a les grandes chansons qui ont bercé mon adolescence. Je pense notamment à "Top Gun" ou "La Boum". Il y a ensuite des films qui ont marqué ma vie comme "Love Story"."
Tu chantes aussi "Élisa" de Serge Gainsbourg dans l'album. Est-ce que c'est pour cette chanson que tu t'appelles Élisa ?
"Oui, tout à fait. Quand il a chanté ça, ma maman était enceinte. C'est un film qui a aussi compté pour moi, car ce fut mon premier gros casting et ma première grosse déception. C'est une chanson que j'ai détestée au début, mais que j'adore aujourd'hui !"
Dans ce sixième album, il y a la chanson phare de "La Vérité si je mens !". Elle a une importance particulière dans ta vie ?
"C'est le film qui m'a fait connaître au public et qui a lancé ma carrière. Cette chanson est très puissante et elle me fait remonter de très bons souvenirs. Lorsque je la chante, l'effet est immédiat, tout le monde se lève et se met à danser. C'est comme un "shot" de joie enfin de compte ! Je suis liée à ce film en plus : c'était une chance et une malchance, car on m'a beaucoup collé mon personnage à la peau, mais maintenant, j'ai repris le contrôle sur ce rôle."
En France, j'ai l'impression que l'on n'a pas cette culture "multi-casquette" : c'est soit tu fais du cinéma, soit tu fais de la musique. C'est compliqué non ?
"Moi ça ne me dérange pas d'expliquer. Je comprends que ce soit compliqué pour les gens, ce n'est pas facile d'avoir deux casquettes. On peut avoir l'impression d'être un artiste qui se disperse et qui se donne moins dans les deux. Mais moi, je me donne à fond dans les deux, j'en ai besoin, c'est viscéral."
On revient sur ton parcours musical : dans l'album "Le Syndrome de Peter Pan", tu as été connue avec le titre "Il nous faut". Qu'est-ce que t'évoque cette chanson ?
"D'être numéro 1 pendant plusieurs semaines, de pouvoir rencontrer son public, d'être la chanson francophone de la décennie, c'est béni ! J'ai beaucoup été diffusée sur Radio SCOOP d'ailleurs, vous avez été un vrai déclencheur de ce succès et je vous en remercie."
Tu as commencé comme comédienne à 15 ans, avec Javier Bardem dans le film "Macho". Tu es revenu sur un souvenir traumatisant : une scène de sexe alors que tu étais très jeune. Tu en as gardé une forme de traumatisme ?
"Je m'en suis rendu compte après. J'étais vraiment inconsciente, j'ai accepté un film qui allait être un déclencheur dans ma carrière, je savais que le rôle serait compliqué. À 15 ans, on n'est pas préparé. J'ai compris certaines choses plus tard. Si c'était à refaire, je ne le referais pas, même si la rencontre avec Javier Bardem a été exceptionnelle. Je pense qu'aujourd'hui, c'est une chose qui n'arriverait plus grâce à la libération de la parole des femmes."
L'album d'Élisa Tovati est disponible partout. Si vous aimez le cinéma et la musique, c'est l'album qu'il vous faut !
Il y aura aussi une tournée, "Elisa se donne en spectacle", qui passera partout en France pendant deux ans.
L'interview de Stéphanie Loire est à retrouver, tous les mercredis, à partir de 19h sur Radio SCOOP et en replay.
