Un titre mal réputé
Déjà misérablement réputé pour les paroles qui prônent la culture de viol, pour son clip provocateur, et pour le plagiat de Got to give it up de Marvin Gaye, la chanson Blurred Lines de Robin Thicke, Pharrel Williams et T.I, fait encore reparler d'elle, 8 ans après sa sortie.
En 2013, plusieurs universités britanniques avaient même voulu interdire cette chanson, initiative qu'Emily Ratajkowski avait soutenue : « Je suis contente que les gens critiquent les paroles de chansons, parce que je pense que c'est une chose importante à faire. »
«Je n'ai pas réagi, du moins pas vraiment. Pas comme j'aurais dû»
Emily Ratajkowski raconte dans son livre qu'à la fin du tournage, le chanteur Robin Thicke ivre, a voulu revenir sur le plateau « pour tourner seulement avec elle ».
«Soudain, sans prévenir, j'ai senti la fraîcheur et l'anomalie des mains d'un étranger qui attrapait mes seins nus par derrière. Je me suis instinctivement écartée, en me tournant pour regarder Robin Thicke. »
Elle ajoute : « Il a souri dans un rictus idiot et a trébuché en arrière, ses yeux cachés derrière ses lunettes de soleil. Ma tête s'est tournée vers l'obscurité au-delà du plateau. La voix de la réalisatrice s'est brisée quand elle m'a lancé : 'Ça va ?' ».
«J'ai gardé la tête haute et j'ai haussé les épaules, évitant tout contact visuel, sentant toute la chaleur de l'humiliation parcourir mon corps. Je n'ai pas réagi, du moins pas vraiment. Pas comme j'aurais dû ».
La mannequin explique ensuite qu'elle ne s'est pas plainte à l'époque par peur de ruiner l'ambiance de travail sur le tournage, mais aussi parce qu'elle voulait « ne pas y penser ».
La réalisatrice du clip, Diane Martel a confirmé ces propos.
Emily Ratajkowski, mannequin et militante féministe
En 2020, dans une tribune publiée dans The Cut, la jeune femme avait déjà accusé le photographe Jonathan Leder de viol, alors qu'elle avait 20 ans.
Bien que la mannequin soit souvent amenée à exposer son corps nu, que ce soit sur les réseaux sociaux, dans des défilés ou bien dans des campagnes de publicité, elle dénonce l'hyper-sexualisation des femmes et milite pour déconstruire cette pensée. Depuis plusieurs années, elle s'engage pour l'autonomisation du corps de la femme.
C'est aussi dans cette démarche qu'elle explique que lors du tournage de Blurred Lines, les femmes n'étaient pas vraiment "en charge" et qu'elle, n'avait aucun réel pouvoir en tant que « fille nue dansant dans le clip.»
Pour l'heure, Robin Thicke ne s'est pas exprimé sur ces accusations.