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Travaux à Lyon : privés de leurs terrasses, les commerçants dépités

Jeudi 9 Juin - 05:30

Actualité


Les travaux ont commencé rue Moncey, Lyon 3e. - © Léa Duperrin / Radio Scoop
Ils craignent de faire une très mauvaise saison, à cause des travaux qui ont commencé rue Moncey à Lyon. Les commerçants qui bordent cette rue piétonne du 3e arrondissement n'auront pourtant pas le choix : ils doivent retirer leurs terrasses sous peine d'une lourde amende. L'affaire a même été portée en justice.


"C'est pire que le Covid. Ils veulent nous enterrer !" Sur le parvis du tribunal judiciaire de Lyon ce mercredi 8 juin, le ton est amer. Rachid Askoum est gérant de deux restaurants : la Squadra et l'Hexagone. Sans tables en terrasse cet été, il craint de ne pas avoir de clients. "Les gens ne viendront pas, c'est sûr", souffle-t-il. "On résistera autant qu'on le pourra, mais s'ils nous envoient la police pour enlever les tables... On ne veut pas en arriver là."

"Cela fait un an que ça dure !"


Le projet ne date pas d'hier. Les travaux de la rue Moncey, entre la Guillotière et les Halles Bocuse, sont prévus depuis 2016. "Plusieurs réunions publiques ont eu lieu, les commerçants concernés ont été régulièrement informés et accompagnés depuis le début", rappelle l'avocat qui défend les intérêts de la Métropole et de la Ville de Lyon. Les collectivités ont assigné les commerçants en justice pour demander l'évacuation des terrasses. "Il faudrait encore reporter ? Mais ce serait sans fin, cela fait un an que cela dure ! Les entreprises sont déjà sur place et les travaux ont commencé."

Face à la juge, l'avocat qui défend les commerçants de la rue Moncey essaie de convaincre. "Est-il raisonnable de commencer des travaux au début de la saison estivale ? C'est la pire période ! Comment ne pas prendre en compte l'équilibre économique après la crise qu'ils ont traversé ?"

Des travaux qui auraient dû avoir lieu à l'automne


Les deux parties ne s'accordent pas sur les différents reports du chantier, qui aurait dû se dérouler en automne. Les travaux ont en effet été repoussés à plusieurs reprises, mais chacun se renvoie la faute. Une demande des commerçants, assure l'avocat de la Métropole et de la Ville... Faux, répond l'avocat des commerçants, pour qui le renouvellement des élus en 2020 a probablement entraîné un retard dans le calendrier.

À la sortie de l'audience, maître Raffin n'avait pas grand espoir de voir les travaux repoussés. Il a malgré tout demandé au tribunal d'attendre au moins la décision du Conseil d'État auprès de qui un recours a été déposé. Quant à l'amende de 10.000 euros par jour de retard sur le chantier qui pourrait être réclamée aux commerçants récalcitrants, l'avocat a dénoncé "une somme disproportionnée".

Le tribunal doit rendre sa décision ce jeudi. Le Conseil d'État pourrait se prononcer d'ici une quinzaine de jours.



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