"Ils vivent dans les salons au lieu de la savane..."
Spécialisé dans le sauvetage d'animaux sauvages, le refuge vient de recueillir une dizaine de servals, en à peine six mois. Il s'agit de jeunes animaux, âgé d'un à deux ans, victimes d'un trafic d'un nouveau genre, qui a pris une ampleur considérable. Il est très compliqué à endiguer, car le serval ressemble beaucoup au savannah, un chat créé par l'homme.
"Le serval est un petit félin africain, une petite panthère haute sur pattes avec de grandes oreilles, que l'on trouve dans la savane africaine. Et il est désormais détenu illégalement par des particuliers. Le problème, c'est que le serval a été utilisé par l'homme pour être croisé avec un chat domestique et créer une nouvelle race, le savannah. Et celle-ci est considérée comme une race de chat domestique. Autoriser des races comme ça, c'est favoriser les trafics", déplore Jean-Christophe Gérard, le vétérinaire de l'association.
"Car que se passe-t-il ? Les gens mal intentionnés détiennent des servals et les font passer pour des savannah. Mais avoir un serval sur son canapé ou son lit, ce n'est pas son milieu de vie, ni sa place. C'est contre le bien-être animal déjà, et puis c'est illégal. Il faut arrêter ce genre de pratique", peste-t-il.
De gros moyens déployés
Afin d'aider le gouvernement à lutter contre ce fléau, l'association ligérienne a décidé d'employer les grands moyens en mettant en place une banque ADN assez exceptionnelle. "On a souhaité amener notre pierre à l'édifice dans cette lutte et aider les procédures des autorités dans les saisies. Il faut savoir qu'en France, il n'existe pas de bases de données génétiques sur le serval pour le comparer aux autres animaux. Avec ceci, on pourra distinguer un "vrai" serval de ceux considérés comme des chats. On va la financer, ça coûte cher et c'est compliqué, car on doit faire la carte génétique. Mais on est en train de mettre tout cela en place, même s'il nous faut prélever de nombreux animaux pour ensuite faire des comparaisons ", conclut Jean-Christophe Gérard.
Il faut savoir qu'un serval coûte entre 4 et 10.000 euros sur le marché noir.