Si le pays a rouvert son marché officiellement aux exportations de bovins vifs français, les conditions sanitaires demandées par les autorités turques sont restées très strictes, et impossible à mettre en place. La Turquie demande notamment des moustiquaires dans les étables pour protéger les animaux des insectes vecteurs de la maladie, ce qui est impossible à mettre en œuvre dans les grandes prairies d'élevage du Massif Central, où les bêtes vivent à l'air libre.
Difficile d'accès pendant de longues années, le marché turc s'était fermé après la reconnaissance par la France du génocide arménien en décembre 2011. Il avait brièvement rouvert en 2015.
De janvier à septembre 2015, la France avait expédié 70.000 animaux en Turquie et les éleveurs français espéraient alors pouvoir exporter dans ce pays jusqu'à 200.000 bovins (vifs) annuellement.
Le bien-être animal au cœur des préoccupations
"La profession essaie de répondre à une demande sociétale de plus en plus forte", a concédé Fabrice Berthon, le commissaire général du salon. Nouveaux concepts de bétaillères pour un transport plus confortable ou niches à veaux isolant aussi bien du froid et du chaud seront ainsi exposés.
Des défenseurs de la cause animale "anti-spécistes", opposés à l'élevage et à la consommation de viande, ont néanmoins promis qu'ils tenteraient de bloquer le sommet.
Alors qu'un abattoir a été incendié jeudi dans l'Ain et que nombre de bouchers subissent des dégradations de leurs commerces revendiqués par des militants radicaux anti-viande depuis plusieurs mois, les éleveurs attendent le rendez-vous avec quelque appréhension.
La présidente du syndicat agricole FNSEA Christiane Lambert a estimé dimanche que les "plus hautes autorités de l'Etat" avaient été "trop laxistes" en "laissant se développer un discours d'une grande violence, d'une grande radicalité" contre la viande et les professions liées.
"Quand on entend les comparaisons avec l'Holocauste, (...) parler des camions de déportation ou des camps de la mort (...) je pense qu'on a affaire à des mouvements radicalisés, sectaires", a lancé Mme Lambert, en demandant la dissolution de certains d'entre eux et en espérant que les "forces de police" protégeront le salon.
(Avec AFP)