Près de Lyon, l'entreprise qui forme ses futurs salariés avant le CDI

"À ton avis, ça sert à quoi ça ?", interroge Benoît, technicien formateur chez Murfy. En pleine séance de test sur des machines à laver, les cinq candidats du jour s'appliquent. Ils doivent démonter plusieurs pièces et sont autorisés à poser des questions. Une présentation de l'entreprise et un entretien individuel viendront compléter la matinée.


Les candidats qui ont entre 20 ans et la cinquantaine viennent de différents horizons. "Il n'y a pas de prérequis, de diplômes exigés. On a fait le pari de s'ouvrir à tout type de profil, à condition d'être motivé et d'avoir envie d'apprendre", explique Benoît.

À l'issue de cinq sessions de recrutement entre janvier et février, une quinzaine de candidats seront sélectionnés pour faire partie de la deuxième promotion de l'entreprise à Saint-Priest (Rhône). Six mois de théorie et de pratique. Sur les précédentes éditions, Murfy affiche un retour à l'emploi en CDI pour 75% des personnes formées.

Dès les trois premiers mois de la formation, les futurs salariés sont rémunérés par Pôle Emploi. Puis ils signent le fameux CDI, aux 35 heures d'abord à 1.603 euros bruts pendant six mois. Ensuite, ils passent aux 39 heures, à 1.832 euros de salaire, avec une prime d'équipe. "Une fois qu'ils sont entrés dans l'entreprise, il y a huit paliers de salaires avec de nombreuses possibilités d'évolution et de responsabilité", poursuit le technicien formateur.


Pourquoi créer sa propre école ? "On a eu beaucoup de mal à recruter des techniciens confirmés alors on s'est dit qu'il fallait que l'on propose nous-mêmes ces formations", répond Benoît. Rien que sur l'année qui démarre, Murfy espère recruter 200 personnes. Des promotions comme celle de Saint-Priest existent aussi à Nantes, Paris et Lille.

Les candidats eux, sont au rendez-vous. "J'ai fait 500 kilomètres pour venir jusqu'ici", avance Bertrand, 30 ans et originaire de la Dordogne. Après plusieurs contrats courts notamment dans la vente, il a voulu trouver un emploi plus stable. "Mais ce qui manquait à chaque fois que je passais un entretien, c'était le manque de connaissance, d'expérience... Ici, c'est eux qui nous apprennent !", se réjouit le candidat, séduit également par les possibilités d'évolution dans l'entreprise.

Après une dernière session de recrutement le 21 février, la deuxième promotion de Saint-Priest commencera le 7 mars. Murfy recherche aussi des techniciens plus qualifiés et des chefs d'équipe.