C'est quoi le système actuel ?
La loi PLM (Paris-Lyon-Marseille) du 31 décembre 1982 fixe un statut électoral particulier pour ces villes en raison de leur taille.
Cette loi portée par Gaston Defferre, alors ministre de l'Intérieur, prévoit que les élections municipales s'y déroulent par arrondissements ou par secteurs.
À Lyon, les conseillers municipaux, élus dans les neuf arrondissements, élisent ensuite le maire de Lyon, à l'occasion du premier conseil municipal à la mairie centrale.
Alors, quel est le problème ?
La répartition des sièges dépendant du poids démographique de chaque arrondissement, les détracteurs de ce système estiment qu'il s'éloigne du principe "un vote, une voix".
En effet, le scrutin peut aboutir à l'élection d'un maire avec moins de voix que son adversaire. C'était par exemple le cas lors de l'élection de Gérard Collomb en 2001, à Lyon.
Un maire peut également être élu tout en étant conseiller d'opposition dans son arrondissement ou même avec une minorité d'arrondissements, puisqu'il lui suffit pour être élu d'avoir une majorité de conseillers au conseil municipal.
Et avec le nouveau système ?
Avec le changement de scrutin voulu par Emmanuel Macron, on passerait à une élection au suffrage direct. Il faudrait désormais que la liste unique remporte plus de voix que les autres listes, sur l'ensemble de la ville. Ce qui est le cas pour les autres communes de France.
Concrètement, les Lyonnais éliraient directement leur maire et non pas leur maire d'arrondissement.
Un "tripatouillage électoral"
Les opposants à la réforme accusent le gouvernement de "tripatouillage électoral" pour remporter certaines villes ingagnables autrement.
"Aucun Français n'élit directement son maire qui est élu par son conseil municipal", rappelle le cabinet de la maire de Paris, Anne Hidalgo, pour qui "la seule différence à Paris, Lyon ou Marseille est que le conseil municipal est l'émanation d'une élection qui passe par l'arrondissement".
Selon l'exécutif parisien, cela reviendrait à supprimer "un échelon de démocratie locale".
Peu favorable à la réforme, Martine Vassal, ex-candidate LR à la mairie de Marseille, considère, elle, que "tout ne peut pas être géré par la mairie centrale".
On ignore pour l'heure quand ce changement de scrutin sera proposé aux votes des parlementaires, mais Emmanuel Macron souhaite son entrée en vigueur dès les prochaines élections de 2026.