Commissaire-priseur depuis 1974 à Lyon, M. Anaf était à la tête du premier hôtel des ventes de province, vendant 15.000 voitures de collection par an, et assurant 60 % des ventes forcées. Il lui est reproché le financement d'un fastueux train de vie sur les comptes de sa société.
Voyages, cadeaux, hôtel de luxes: "une confusion complète des genres, qui est allée très loin sur une durée très longue", selon la magistrate.
"Il y a peut-être eu une griserie de ma part", s'est défendu M. Anaf à l'audience, reconnaissant "sa faute".
"Un climat délétère a fait qu'il a été jalousé et soupçonné à tort de corruption", a plaidé en substance Richard Zelmati, avocat du commissaire-priseur et de son associé, pour qui "la publicité de l'affaire dans la presse a été la première sanction".
Le parquet a réclamé deux ans avec sursis et une confiscation à hauteur de 236 000 euros contre Jean Martinon, 70 ans, associé et compagnon du commissaire-priseur, qui a "largement profité du système mis en place".
La responsable de l'accueil d'un hôtel de luxe de Saint-Tropez était aussi renvoyée, pour avoir modifié des factures d'hébergement, en les transformant en factures de restauration, pour passer dans la comptabilité de la société. "Dans l'hôtellerie de luxe, on ne pose pas de question au client", a déclaré la réceptionniste à la barre. Le parquet a requis de six à huit mois avec sursis.
Le jugement a été mis en délibéré au 24 janvier.