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Lyon/Saint-Étienne : trois ans après son immolation, Anas a repris "une vie normale"

Mardi 22 Novembre - 11:55

Société


Devant le Crous de Saint-Étienne, rassemblement de soutien à Anas, étudiant stéphanois qui s'est immolé par le feu à Lyon - © Anthony Perrel
Cet étudiant stéphanois assure avoir repris "une vie normale", trois ans après s'être immolé par le feu devant le Crous de Lyon.


Il est devenu un symbole de la détresse de certains étudiants. Le 8 novembre 2019, Anas Kournif, alors âgé de 22 ans, avait tenté de mettre fin à ses jours en s'immolant par le feu devant le Crous de Lyon.

"Je suis allé chercher un jerrycan à la station d'à côté, j'ai versé cinq litres d'essence dedans, je me les suis foutus sur la tête et j'ai allumé le feu avec une sorte de briquet-torche", confie-t-il à l'AFP. Un geste qui le laisse aujourd'hui brûlé au troisième degré, à plus de 75%.

Pourquoi ? "Car rien n'allait" : burn-out dû à ses intenses activités syndicales en parallèle de ses études, difficultés financières liées à la perte de sa bourse pour avoir échoué trois fois en deuxième année de licence, comportement "très" dépressif aggravé selon lui par une hypothyroïdie...

"Le regard des gens, ça peut être un peu difficile"


"J'étais à bout", confie le franco-marocain né à Saint-Étienne. Il cherchait une "manière choc de le montrer" et "quand tu es tout seul, tu as deux options : les assassinats ou les tentatives de suicides en public". Il écrit alors un "testament politique" pour mettre en avant "les problèmes auxquels les étudiants sont confrontés" et dire "aux gens de continuer de lutter", quand bien même il "décidai(t) d'arrêter".

Après cinq mois de coma artificiel, trois mois de soins continus et des dizaines d'opérations, Anas sort de centre de rééducation le 30 avril 2021, pour pouvoir manifester le 1er mai. Aujourd'hui étudiant en L3 en sciences politiques à Lyon 2, ses convictions n'ont pas changé, "sauf sur le handicap", nuance celui qui est redevenu boursier et qui touche désormais l'allocation aux adultes handicapés (AAH).

"Je vis une vie normale d'étudiant", confirme Anas, malgré les séquelles. "Le regard des gens, ça peut être un peu difficile. Dans le métro, ils ont tendance à ne pas s'asseoir à côté de moi", raconte-t-il. Mais "je n'ai pas laissé ce truc m'abattre et si je m'en suis sorti c'est pour faire quelque chose et vivre ma vie", insiste celui qui se dirige vers le concours d'inspecteur des douanes après un master et qui aimerait créer son propre syndicat et parti politique.



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