Le couple, dont la nationalité n'a pas été précisée à l'audience, a également l'interdiction pendant trois ans d'exercer toute fonction au sein du conseil d'administration d'une association.
Un signalement de Tracfin
L'enquête avait débuté fin 2017 après un signalement de Tracfin qui suspectait des mouvements de fonds suspects entre les comptes de quatre associations présidées par Mme Storm et le compte personnel du couple.
Ces quatre associations, créées notamment pour gérer un site internet, une web TV évangéliste et des abonnements à des chaînes de télévision religieuses, étaient financées par la dîme versée par les fidèles, ainsi que par leurs offrandes.
Lors de sa garde à vue, en avril dernier, Mme Storm avait assuré que ces associations finançaient les "frais ecclésiastiques" du couple à raison de "1.000 à 1.500 euros par mois".
Son mari, qui organise des grandes manifestations religieuses où sont annoncés des "miracles", s'était lui montré plus évasif face aux enquêteurs sur ces versements.
La justice leur reproche notamment des dépenses, avec les fonds des associations, dans des hypermarchés ou de grandes enseignes d'habillement ou de produits culturels.
"Aujourd'hui, nous ne sommes pas là pour faire le procès de l'évangélisme mais pour faire le procès de fraudeurs", a lancé la procureure, fustigeant la confusion du couple "entre les caisses des associations et leurs propres poches". Elle a requis à leur encontre une peine de douze mois de prison avec sursis.
Trahison de la confiance des fidèles
Leur avocat, Me Christian Bomo a relevé que dans cette affaire "aucun membre des associations ou des églises ne se sont plaints".
"Dans le milieu évangéliste, les gens ne s'intéressent pas aux associations mais ils font des dons, c'est une pratique courante, ils font confiance au pasteur", a-t-il plaidé, écartant toute "volonté de détournement" de la part des époux Storm.
A La Réunion, les époux Storm avaient aussi été poursuivis en justice par des associations tamoules qui réclamaient le retrait d'une vidéo de David Storm appelant à la destruction de divinités. En avril dernier, le juge des référés de Saint-Denis s'était déclaré incompétent.
(Avec AFP)