Lyon : escalade de violences dans une résidence calme du 5ème arrondissement

C'est habituellement un quartier tranquille. De nombreuses familles et personnes retraitées habitent ici, au 150 rue du Docteur Edmond Locard dans le 5ème arrondissement de Lyon. Pourtant, dans la résidence "Les Aqueducs de Champvert", plusieurs scènes de violences ont eu lieu depuis cet été.


Les violences ont démarré dans la nuit du 16 juin, par un premier incendie de deux véhicules. Un mois plus tard, les résidents font état de quatre autres feux volontaires au cours desquels, au total, huit voitures sont calcinées, alors que ces dernières se trouvaient garées très proches des habitations.


La violence s'est intensifiée récemment, dans la nuit du lundi 6 septembre, lorsque trois cocktails Molotov ont été projetés sur la façade du bâtiment d'habitations.

"Ça s'est passé vers 3h40", détaille Julien, porte-parole du collectif des Aqueducs de Champvert et témoin de la scène. "Par chance, ma femme et moi étions réveillés par notre fille (…) On a vu une sorte de boule de feu arriver sur le balcon, et dans la foulée, un impact sur la baie vitrée. On a tout de suite vu des flammes partir sur notre mobilier de jardin. Heureusement, la bouteille n'a pas explosé, j'ai pu éteindre le feu par mes propres moyens".



Aujourd'hui, la peur s'est installée dans la résidence. "Nous sommes très choqués par ce genre d'évènement. Nous avons eu énormément de chance puisqu'il arrive encore à tout le monde de dormir la fenêtre ouverte. Je vous laisse imaginer les dégâts si le cocktail Molotov était passé à l'intérieur", s'alarme Julien, qui a d'ailleurs vu son véhicule incendié en août dernier.

Deux autres balcons ont, eux aussi, été touchés, heureusement sans que le feu ne se propage.


Selon les résidents, ces violences sont des règlements de comptes, conséquences de représailles de plusieurs individus contre un jeune habitant de la résidence, âgé de 18 ans et "aux mauvaises fréquentations" . Ce dernier aurait des dettes à payer, sur fond de trafic de drogue.

Un collectif s'est mis en place dans la résidence et de nombreuses plaintes ont été déposées. Selon la Direction Départementale de la Sécurité Publique, le commissariat du 5ème arrondissement "est pleinement mobilisé sur cette enquête". Une affaire judiciaire est en cours.

En attente de réponse de la part de la Mairie et de la police, le collectif, en lien avec la copropriété a mis en place en urgence un système de gardiennage. La société privée est payée directement par les riverains qui se sentent "délaissés".