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Lyon : deux notaires condamnés pour la vente d'un terrain pollué

Vendredi 21 Octobre - 10:15

Police - Justice


La cour d'appel au Palais de Justice de Lyon - © Johan Paravy
Ce jeudi 20 octobre, trois personnes ont été condamnées à Lyon pour avoir vendu un terrain pollué.


Deux études de notaires et un vendeur ont été solidairement condamnés par la cour d'appel de Lyon à payer près de 900.000 euros de dédommagement aux acquéreurs d'une maison construite à Grézieu-la-Varenne dans le Rhône, sur un terrain pollué par une ancienne activité industrielle de blanchisserie.

La chambre civile de la cour d'appel a souligné, pour les notaires, le "manquement à leur obligation d'information et de conseil engageant leur responsabilité, directement à l'origine des préjudices par les acquéreurs", selon l'arrêt rendu ce jeudi.

Les mis en cause connaissaient le passé du terrain


Contrairement au jugement de première instance qui les avait relaxés en octobre 2021, la cour d'appel estime que les notaires n'ont pas mené les recherches nécessaires, alors que l'entreprise Mercier, ancienne blanchisserie utilisant des solvants et des liquides halogénés, était mentionnée dans une base de données recensant les installations classées.

Plusieurs opérations immobilières ont eu lieu sur les terrains reconvertis en zone constructible, après la cessation de l'activité industrielle. L'une des études de notaires "connaissait parfaitement" la teneur de l'activité industrielle du site, selon la décision. Le même reproche est adressé au vendeur de la maison, petit-fils du fondateur de l'entreprise Mercier, qui a été administrateur d'une des structures basées sur le site.

Des niveaux de pollution inquiétants


Cette affaire a éclaté en 2019, neuf ans après l'acquisition de sa maison par un couple de quadragénaires, qui a découvert un liquide visqueux chargé d'hydrocarbures pendant des travaux de jardinage.

Les services de l'État ont relevé des niveaux de pollution très préoccupants, notamment en perchloréthylène et en trichloréthylène, deux solvants, entrainant deux relogements en urgence et une interdiction temporaire de consommation d'eau potable dans le quartier. Des investigations complémentaires ont confirmé la présence de produits chimiques dans le sous-sol, attribuée à l'ancienne activité de la blanchisserie industrielle, créée en 1959 et fermée en 2000.

La cour d'appel a accordé une indemnité de près de 900.000 euros, correspondant au coût estimé de la dépollution, ainsi que des dédommagements pour préjudice moral, de jouissance et d'anxiété.

Cette affaire fait l'objet de six autres procédures civiles, et une instruction judiciaire pour "écocide", ouverte au pôle santé et environnement du tribunal judiciaire de Marseille. Les juges s'interrogent sur les conditions de modification du plan d'occupation des sols (POS) de la commune, qui a permis de reconvertir le site industriel en zone constructible.



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