Plus de précarité, moins de sécurité
La loi prostitution du 13 avril 2016 a abrogé le délit de racolage, remplacé par la verbalisation des clients - avec une amende de 1.500 euros pouvant aller jusqu'à 3.750 euros en cas de récidive -, parfois complétée par un stage de sensibilisation. Ses détracteurs affirment qu'elle a surtout accru la précarité et l'insécurité des prostituées.
"Toutes les voies de recours internes ont été épuisées, jusqu'au Conseil constitutionnel", a déploré Cybèle Lespérance, qui a dénoncé "les conséquences dramatiques de la pénalisation des clients et des politiques répressives à leur endroit".
Ce 2 juin marque aussi le 46ème anniversaire du mouvement d'occupation de l'église Saint-Nizier de Lyon par une centaine de prostituées contre la répression de leurs activités et pour une véritable couverture sociale.
Pour Danielle Authier, membre de l'association de santé communautaire Frisse, "ce mois de juin 1975 a été le départ d'un mouvement international pour les prostituées".
Vers la fin des arrêtés anti-racollage ?
Sous le mot d'ordre "Pas de sales putes, que des sales lois", certains militants ont joué ce mardi sur le parvis de l'église des saynètes mettant face à face des législateurs et une prostituée dénudée pour illustrer le parcours juridique jusqu'à la CEDH.
Devant une cinquantaine de spectateurs, ils ont aussi réclamé à la nouvelle municipalité écologiste de Lyon la fin des arrêtés municipaux anti-racolages pris par l'ancien maire de Lyon Gérard Collomb (PS puis LREM) en 2002 qui ont repoussé les TDS et leurs camionnettes aux portes de la ville.
D'après les chiffres communiqués lors d'une récente table ronde au Sénat, 1.300 clients ont été verbalisés par an en moyenne entre 2016 et 2019, principalement en Ile-de-France.