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Lyon : à l'hôpital, le manque d'effectif met les équipes en souffrance

Vendredi 13 Aout - 05:20

Actualité


Une infirmière - illustration. - © DR
En juin dernier, les Hospices Civils de Lyon lançaient une grande campagne de recrutement visant certaines professions en tension. À commencer par les infirmiers de blocs opératoires et les IADE (anesthésistes). Dans le même temps, les soignants s'inquiètent de voir leurs collègues s'en aller à cause des conditions de travail.


Certains sont en congés, d'autres mobilisés dans les centres de vaccination et de tests. Cet été, les services hospitaliers font aussi face à un manque de personnels lié à l'épuisement des équipes, éprouvées par la crise sanitaire.

Sous-effectif


"Tous les étés, on ferme des lits pour permettre aux collègues de partir en vacances mais cela ne devait pas être le cas cette année en raison de la situation sanitaire. Sauf qu'avec le manque d'effectif, entre les demandes de disponibilité, les démissions, les arrêts maladie nous n'avons pas eu le choix", explique Benjamin Berthet, infirmier en réanimation à l'hôpital Lyon Sud.

"L'été c'est aussi le moment des sorties d'écoles c'est là qu'on recrute. Mais il y a un état de fait : on arrive plus à recruter, l'hôpital ne fait plus rêver", poursuit-il.

Le mois dernier, les sages-femmes craignaient elles aussi une situation tendue cet été en raison des difficultés à recruter dans les maternités. Comme les infirmiers, les professionnelles se sont mises en grève à plusieurs reprises cette année pour évoquer leurs conditions de travail.

"J'ai complètement craqué"


Benjamin Berthet, à bout, a dû lui-même être arrêté deux mois, juste après la fin de la troisième vague de contaminations. "Avant, j'avais la tête dans le guidon parce que ça ne s'est jamais vraiment arrêté", raconte l'infirmier. "Et puis à ce moment là, mon corps et puis même psychologiquement j'ai tout lâché, j'ai complètement craqué. Je n'y arrivais plus, j'avais du mal à me concentrer, des troubles de l'attention."

"Une fois arrêté j'ai pris conscience de la fatigue accumulée à travailler comme des acharnés, sans prendre le temps d'aller manger, de se poser. Il faut revaloriser les salaires, mais avant tout revoir les conditions de travail de base. Sans ça, les gens viennent mais ne restent pas. Et on perd énormément de compétences." Il dit lui-même réfléchir à partir, si les choses ne s'améliorent pas.

En mai dernier, l'Ordre National des Infirmiers avait lancé une consultation à laquelle plus de 30.000 infirmiers avaient répondu. Parmi eux, 40% ont indiqué que la crise leur avait donné l'envie de changer de métier et 51% d'entre eux considéraient que la profession d'infirmier ne permettait pas de connaître de véritables évolutions et perspectives de carrière.

"Ils sont au total 96% à souhaiter que les enseignements de cette crise permettent de faire évoluer la profession de manière significative", peut-on lire dans le rapport.

Une campagne de recrutement aux HCL


Les Hospices Civils de Lyon mènent en ce moment une vaste campagne de recrutement avec une centaine de postes à pourvoir sur les 13 hôpitaux. Pour autant, le groupe hospitalier ne parle pas de pénurie :

"Il y a des tensions aux HCL à l'identique de l'ensemble des établissements de santé sur certaines catégories professionnelles. (…) Ces tensions sont concentrées dans certains services des établissements HCL, mais il n'y a pas de fuite des professionnels en général."

Les HCL proposent ainsi une prime d'engagement de 5.000 euros, versée aux infirmiers anesthésistes et infirmiers de bloc opératoire qui rejoindront les HCL en contrepartie d'un engagement de service de trois ans.

"Et au bout de trois ans que se passera-t-il ?", s'interroge Benjamin Berthet. L'infirmier garde espoir que la santé puisse enfin être mise sur le devant de la scène lors des prochaines échéances électorales…



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