Les menaces de mort et de décapitation
"Ceci est un message de guerre, on va vous tuer" ou encore "Jérémie Bréaud, on va te décapiter". Voilà le genre de tags qu'a pu lire le maire de Bron au lendemain d'opérations de police visant le trafic de stupéfiants.
"Ça ne fait jamais plaisir, surtout dans le contexte post-tragédie du professeur Samuel Paty. Mais ça donne encore plus envie de continuer, parce que ça veut dire concrètement que notre action gêne. Je ne vais pas dire que je m'habitue mais c'est plus difficile pour mon entourage proche et mon équipe municipale. Je me doutais qu'il y aurait des représailles mais pas de ce type, d'ailleurs je m'y étais préparé et il pourrait y en avoir d'autres. On a décidé d'agir avec de nouvelles méthodes. Ce ne sont pas des tags ou d'autres représailles qui vont nous arrêter".
Les actions
"Il y a le côté répressif, où il ne faut rien qu'on lâche, et le côté préventif, où il faut renouer le dialogue et la confiance, avec des dispositifs d'insertion avec des jeunes via le sport et l'emploi. On a envoyé un message aux jeunes dans les quartiers : "on vous tend la main, vous la prenez ou pas". Un certain nombre d'entre eux ont pris cette main tendue.
La Ville bénéficie d'emplois aidés de la part de l'Etat et on les a réservés à ces jeunes. Les entretiens ont eu lieu la semaine dernière et une dizaine d'entre eux vont être répartis aux espaces verts, à la médiathèque, à la propreté… C'est un contrat de neuf mois et ensuite, ils poursuivent automatiquement avec une formation".
La police municipale
Elle aussi a été visée par les tags insultants ("n**** la mumu"). Jérémie Bréaud a décidé renforcer les effectifs.
"On va passer de 17 policiers municipaux à 29, soit une hausse de 70% dès le début de l'année 2021. Nous en profitons pour créer une brigade de nuit jusqu'à 4 heures du matin, alors qu'actuellement, il n'y a plus personne à partir de 20 heures.
Par ailleurs, on va également armer la police municipale, ce qui entraîne un effet dissuasif. 16 des 17 agents actuels y sont favorables, sachant que la 17e est une femme qui partira à la retraite dans les mois à venir et ne voulait pas se lancer dans ce processus. Tout sera évidemment encadré, on ne met pas des cow-boys sur le terrain".