"La semaine dernière, j'ai eu une patiente de 27 ans avec une péritonite aiguë", raconte Florence Lapica, médecin généraliste dans le 8e arrondissement de Lyon et déléguée régionale du syndicat MG France en Auvergne-Rhône-Alpes. "Il a fallu lui poser un drain et elle n'aurait pas eu tout cela, si elle était venue consulter plus tôt. Mais elle a hésité, elle se demandait même si elle avait le droit", déplore la généraliste.
Les médecins généralistes alertent également sur ces patients qui sont en attente d'examens complémentaires, type scanner ou coloscopie et pour lesquels on répond qu'il n'y a pas d'urgence vitale.
"C'est aussi tout simplement, la patiente à qui on a posé une prothèse de genou et qui est dans une attente de rééducation", enchaîne Pascal Pascal Dureau, médecin à Vénissieux et délégué national du syndicat MG France.
"La chaîne des soins doit reprendre. On sort de la phase de sidération, maintenant on va s'organiser, on peut se faire soigner même pendant le confinement", poursuit le médecin qui estime que l'épidémie pourrait durer 4 à 5 mois.
Pour rassurer le grand public, le syndicat rappelle que les médecins généralistes ont mis en place deux filières. Les malades du Covid-19 étant pris en charge désormais dans des centres dédiés.
Prendre le relais après l'hôpital
Alors que le confinement sera prolongé au delà du 15 avril, on aborde une nouvelle phase de l'épidémie selon les professionnels de santé. Les patients hospitalisés pour les formes les plus graves de la maladie rentrent peu à peu chez eux, où ils doivent encore recevoir des soins quotidiens.
"Parfois ils sont encore Covid positifs, ce qui impose des précautions pour leur entourage, précise Florence Lapica, on doit se préoccuper de savoir s'il y a des enfants en bas âge au domicile, des parents âgés ou un conjoint en chimiothérapie".
C'est à ce moment que la médecine de ville prend le relais. En Auvergne -Rhône-Alpes les généralistes se sont organisés pour assurer la suite des soins avec des infirmiers.