Faciliter les soins
"Quand on a l'esprit focalisé sur autre chose, on se focalise moins sur une douleur", explique Rémy. Âgé de 45 ans et soigné pour un cancer, il termine son troisième séjour dans le service. Il a pu tester le casque de réalité virtuelle. "J'ai été assez bluffé, ça apaise énormément. On le referait bien plusieurs fois !"
Venu de la Drôme, Rémy apprécie surtout le temps qui est consacré aux patients. "L'humain, c'est quand même le plus important", sourit-il.
À côté de lui, Richard, aide-soignant. "On propose ces séances aux patients, parfois pour accompagner un soin qui génère de l'angoisse et remplacer la prise de médicament, quand c'est possible bien sûr. C'est l'occasion d'échanger aussi, la thématique du voyage permet aux patients de raconter leurs souvenirs..."
La réalité virtuelle n'est pas le seul outil employé ici. Depuis mars 2021, le cannabis thérapeutique est aussi expérimenté. Des séances d'art-thérapie et de musicothérapie sont aussi proposées aux patients et à leurs proches.
"Pour les patients qui n'ont plus de possibilité de s'exprimer ou que les paroles sont trop lourdes, ils peuvent libérer un peu leurs émotions par l'improvisation musicale", poursuit Mary, musicothérapeute formée en Angleterre où elle assure que le secteur est bien plus développé qu'en France.
"La douleur ressentie, c'est une urgence"
"C'est une réponse individuelle aux patients, presque dans la dentèle", défend Elise Perceau-Chambard, cheffe de service. "Les soins palliatifs ont beaucoup évolué, c'est désormais une spécialité qui se développe encore pour innover et compléter l'offre de soin sur des situations très complexes. Ce n'est pas de la réanimation, mais c'est une forme d'urgence. La douleur ressentie, c'est une urgence."
De 12 lits, le service est passé à 16 pour réduire la liste d'attente, avec près de 250.000 euros investis. Il y aura du personnel en plus et les projets ne s'arrêtent pas là. "Le rêve, ce serait de pouvoir transformer le parking de la maison des familles en petit jardin...", souffle la cheffe de service.
Le service réfléchit aussi à opter pour la zoothérapie, la présence d'animaux dans le service pouvant aussi réduire l'anxiété.