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Grève SNCF : la cagnotte pour soutenir les cheminots

Mercredi 30 Mai - 06:00

Actualité


Cheminot en grève - © Elsa Darriulat
Dans un conflit qui dure comme celui de la SNCF, le nerf de la guerre, c'est l'argent. Sur les piquets de grève en Auvergne-Rhône-Alpes, des particuliers font des dons. Une cagnotte Leetchi sur internet a également été créée.


La cagnotte sur internet


Déjà deux mois de conflit à la SNCF. Depuis le début, les grévistes ont débrayé 24 jours au total. Quand ils font grève, ils ne sont évidemment pas payés. Pour leur permettre de rester mobilisés le temps nécessaire, des sympathisants ont créé une cagnotte Leetchi sur internet. Elle a déjà permis de récolter près de 1 million 200 mille euros ! Près de 30 000 personnes, célébrités ou anonymes, ont participé pour soutenir le mouvement.

Des particuliers passent également directement sur les piquets de grève, pour signer des chèques ou donner de l'argent en espèces. "À Lyon, au piquet de la gare de Perrache, quelqu'un nous a signé un chèque de 500 euros quand même ! C'était un salarié du privé, un cadre, d'une cinquantaine d'années, qui avait conscience que le combat qu'on mène n'est pas seulement pour les cheminots, mais aussi pour la défense du service public" raconte Jean-louis Basset du syndicat Force Ouvrière.

Sur un autre piquet lyonnais, c'est une vieille dame, sans beaucoup de moyens, qui a rempli un chèque de 200 euros. Des associations de cheminots à la retraite donnent également parfois des fonds pour soutenir le mouvement.

Comment sera redistribué cet argent ?


L'association Solidarité cheminots grévistes 2018 a été spécialement créée pour gérer les fonds de la cagnotte Leetchi au niveau national. Depuis ce mardi, le grévistes peuvent remplir des dossiers pour demander à en bénéficier. Condition sine qua non: avoir été gréviste au moins pendant 4 jours pleins. La situation sociale des cheminots sera également prise en compte.

Xavier, cheminot depuis 20 ans rencontré sur le piquet de grève de Perrache, divorcé et père de 3 enfants, a tous les critères pour être éligible. Au mois de mai, il a perdu 1050 euros, un peu plus de la moitié de son salaire. "C'est le prix de la lutte ", explique-t-il, philosophe. "J'ai de la chance, j'avais mis un peu d'argent de côté. Et puis tant pis, on ne partira pas en vacances cette année, les deux prochaines années non plus certainement. Si ça ne suffit pas, certains contractent des prêts", assure-t-il.

La justice doit rendre ce mercredi une décision importante à ce sujet. La direction de la SNCF a décidé de décompter des salaires les jours de repos, au prorata des jours travaillés. Les syndicats estiment que seuls les jours de grève doivent être retirer.



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