"Avant, on souffrait en silence"
"Ce sont des problématiques qui existaient avant le Covid", explique Laura, infirmière en réanimation. "Avant, on restait dans notre coin et on souffrait un peu en silence en se disant, c'est normal, c'est comme ça. Mais les gens se sont rendus compte que l'on travaillait beaucoup, pour très peu de reconnaissance au niveau des salaires ou humaine tout simplement."
Une infirmière en réanimation qui fait des nuits et travaille deux week-end par mois est payée 1.470 euros.
Des salaires jugés insuffisants qui ne donnent pas envie de venir travailler au Médipôle, encore moins d'y rester expliquent les salariés en grève. Et derrière, les conséquences. "Ca se traduit par des lits fermés quand on a de la chance, ou plus de patients à charge dans les services et c'est illégal. Le travail en 12 heures est encadré par la loi, ça fait des mois qu'on est pas dedans faute de personnel."
De la fatigue, des burn-out et de l'absentéisme : la CGT dénonce aussi un management délétère. "Des difficultés dans les temps de repos, des demandes de congés payés, des mails sans réponses... Ca passe aussi par des convocations officielles et officieuses pour mettre la pression", regrette Khadija, infirmière et déléguée CGT.
Une rencontre était prévue avec la direction cet après-midi. Il sera sûrement question de la gestion de cette journée de grève, dénoncée par le syndicat comme insuffisamment préparée. L'ARS aurait été informée trop tard pour réquisitionner du personnel, obligeant certains salariés à rester de garde pendant 15 heures.
"La dernière fois, c'était des mesurettes, on s'est senti insultés", prévient Khadija. "250 euros brut de prime PEPA alors qu'il peut aller jusqu'à 2.000 euros brut... et une prime d'intéressement de 500 euros versée en novembre", explique la déléguée CGT. "Quant on sait qu'on est la plus grande clinique d'Europe, qu'on appartient au groupe Ramsay qui brasse des milliards... On s'attend à beaucoup mieux."