Des petites bulles de gaz
Pourtant, plusieurs études ont démontré que le fait de faire craquer ses articulations n'engendrait pas d'arthrose ou d'arthrite. Parmi les expériences notables, on retrouve celle de Donald Unger, un médecin américain qui a fait craquer les articulations d'une seule de ses mains pendant plus de 50 ans. Résultat : les observations n'ont montré aucune différence avec l'autre main. Il a d'ailleurs reçu le prix Ig-Nobel de médecine en 2009 pour cette observation.
Pour la petite anecdote, les prix Ig-Nobel récompensent chaque année les dix recherches scientifiques qui "font d'abord rire les gens, puis les font réfléchir". Dans le cas de Donald Unger, son expérience a entraîné d'autres études qui ont permis de confirmer l'absence de lien entre l'arthrose et le fait de faire craquer ses articulations.
Quand vous faites craquer vos doigts, ce sont des petites bulles de gaz qui éclatent et qui provoquent ce bruit que certains ne supportent pas. Des petites bulles microscopiques qui se forment dans le liquide synovial (qui sert à lubrifier les articulations pour éviter les frottements). En moyenne, il faut attendre environ 20 minutes avant que les bulles ne se reforment.
Pensez aux misophones
Si cette pratique ne provoque pas d'arthrite ou d'arthrose, elle risque de provoquer la colère des misophones présents dans votre entourage. La misophonie est un trouble qui concerne 15 à 20% de la population. Il s'agit de personnes ne supportant pas certains bruits : une craie sur le tableau, des bruits de bouche, le bruit d'une machine à laver ou encore... les craquements de doigts ! Si ce trouble peut faire rire à première vue, il peut s'avérer très problématique au quotidien. Mais nous en parlerons dans une prochaine chronique...
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