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ENCORE PLUS ÉCOLO QUE LE RECYCLAGE, LE RÉEMPLOI DU VERRE A LA COTE

Jeudi 8 Septembre - 06:00

Planète


Sans titre (94)
Le réemploi du verre, alternative au recyclage, est en plein essor, en raison de la hausse des prix de l'énergie et de la prise de conscience de l'urgence écologique. En Auvergne-Rhône-Alpes, plusieurs sociétés se sont lancées sur ce marché.


Le geste est entré dans le quotidien des Français : aujourd'hui, tout le monde (ou presque) dépose son verre à la benne de tri ! 88% du verre est trié en France, selon Citéo. 

Si le verre a l'avantage d'être recyclable à l'infini, ce recyclage présente l'inconvénient d'être assez gourmand en énergie. Il faut en effet chauffer les fours à 1.600 degrés pour obtenir la pâte de verre, qui sera reformée en bouteille ou en bocal. De plus, certaines bouteilles déposées en Auvergne-Rhône-Alpes doivent être conduites jusqu'à Béziers pour être recyclées, en raison du manque de sites de traitement dans la région. 

Les alternatives ont la cote


Dans le contexte mondial de hausse des prix de l'énergie, les alternatives moins coûteuses sont en plein boom. C'est le cas du réemploi : au lieu d'être recyclées, les bouteilles sont lavées et réutilisées.

"Le réemploi des bouteilles en verre est largement plus favorable que le recyclage, particulièrement quand il est fait au niveau local. Il y a trois fois moins de gaz à effet de serre émis, quatre fois moins d'énergie consommée, un tiers d'eau consommé en moins", explique Bastien Carron, coordinateur technique de Rebooteille.




Cette coopérative lancée il y a quatre ans emploie désormais quatre salariés et une personne en alternance. Basée à Lyon Vaise, elle œuvre pour le réemploi du verre dans l'Ain, le Rhône et la Loire.
"Ce projet est né de la frustration de Stéphane, l'un des deux cofondateurs de Rebooteille, de jeter ses bouteilles intactes à la benne à verre. Elles méritaient d'être lavées, au lieu d'être refondues à 1.600 degrés loin d'ici", poursuit Bastien Carron.


Un marché en plein boom


Rebooteille compte aujourd'hui 110 points de collecte (magasins bio, locaux, vrac et zéro déchet, producteurs en vente directe, cavistes, traiteurs, brasseries) et 35 producteurs partenaires, dont les jus de fruits Bissardon et Ninkasi. Le Grand Lyon et la Métropole de Saint-Etienne font partie des sociétaires de cette SCIC (Société Coopérative d'Intérêt Collectif).

Elle collecte actuellement 10.000 bouteilles par mois, mais vise la barre des deux millions d'ici à 2026.

D'autres acteurs sont présents sur ce marché de la consigne, en Auvergne-Rhône-Alpes, comme Dabba ou Alpes Consignes en Isère. 

Un système vertueux du producteur au consommateur


La consigne permet d'améliorer le bilan écologique de toute la chaîne, du producteur au consommateur. Mais en tant que maillon central, les distributeurs ont également un grand rôle à jouer. Élodie Lahoussine-Lenci, cogérante de l'épicerie Eldora d'Oz à Lyon 9e, a franchi le pas, pour répondre à la demande de ses clients :

"On propose dans notre épicerie des produits consignés dans une logique de résilience. Le fait de laver une bouteille au lieu de la détruire pour la refaire fondre, la re-mouler et la remettre en distribution, cela nous semblait assez logique ! Et nos clients sont très demandeurs, parce qu'ils ont compris l'intérêt de réemployer ce qu'on a déjà. La seule contrainte, c'est qu'il faut un peu d'espace pour stocker les bouteilles consignées. Mais c'est une question d'organisation. Et ce ne sera plus un problème lorsque le système sera généralisé. On le voit avec nos clients : il faut prendre le rythme, et ça s'ancre très vite dans les habitudes."




Ce système permet également aux producteurs de rester indépendants face à la hausse du coût des matières premières, sachant que le prix de certaines bouteilles neuves a augmenté de 50% en quelques mois.

Les produits consignés par Rebooteille sont faciles à identifier : ils ont des étiquettes solubles dans l'eau et portent une vignette orange "Rapportez-moi". Le consommateur verse une caution de 50 centimes, qu'il récupère en ramenant la bouteille.

Ensuite, les bouteilles sont collectées sur les points de vente puis acheminées sur un site de lavage situé à Valence, dans la Drôme. Sur place, les contenants sont baignés dans une eau à 80 degrés, mélangée à un peu de soude. Les étiquettes à colle hydrosoluble sont décollées par le bain, et les bouteilles sont rendues aux producteurs.