CHU de Lyon : après les masques en tissus, les tabliers... en sac poubelle

Mardi 7 Avril - 05:30

Santé

Le centre hospitalier de Lyon. - © Léa Duperrin / Radio Scoop

Dans un courrier adressé vendredi à l'ensemble du personnel soignant, la direction des Hospices Civils de Lyon fait état d'une situation très tendue. Des ruptures de stocks en matériel de protection menacent désormais les soignants.

"Nous avons actuellement une durée résiduelle de consommation d'une dizaine de jours sur les masques. Ce n'est pas le cas des autres articles pour lesquels une rupture en matière d'approvisionnement doit être envisagée." Voilà ce que l'on peut lire dans la lettre adressée vendredi aux membres du personnel du Centre hospitalier de Lyon, que Radio Scoop s'est procurée.

"On manque de tout"

Parmi les équipements qui viendront à manquer ces jours-ci, les gants mais aussi les surblouses. La direction précise que "dans l'attente de l'arrivée d'une commande en provenance de Chine de 600.000 tabliers (quantité et date incertaine)", il est conseillé aux soignants de réutiliser les tabliers à usage unique une fois lavés.

Tuto à l'appui, les professionnels de santé sont également invités à fabriquer eux-mêmes leur tablier avec un sac poubelle transparent de 110 litres.

Captude d'écran tuto. © CHU de Lyon

"On manque de lits, on manque de masques, on manque de tout", regrette Alexandre Meunier, délégué Force Ouvrière aux HCL. "Et on ne parle pas d'un hôpital au fin fond de la brousse, on parle du deuxième CHU de France !"

Les dons insuffisants ?

Pour faire face à la pénurie, les HCL ont lancé un appel aux dons. Tous les particuliers et entreprises de différents secteurs susceptibles de leur donner du matériel de protection sont invités à se manifester en écrivant à l'adresse suivante : aide-covid19@chu-lyon.fr

Une générosité bienvenue, mais loin d'être suffisante pour les syndicats. "On a reçu des dons, et c'est admirable. Mais ce sont des quantités négligeables par rapport à ce qu'il faudrait", poursuit Alexandre Meunier qui regrette que "le gouvernement et l'Agence Régionale de Santé incitent les hôpitaux à faire ses demandes de dons, sans répondre aux vrais besoins." À commencer, selon lui, par des ouvertures de lits et des embauches supplémentaires.