Le couple a également été reconnu coupable de non-assistance à personne en danger. Quant à la mère de Fiona, elle a été condamnée pour destruction de preuves et déclarations mensongères. La cour, qui a reconnu cette fois que la fillette a été victime de "maltraitance", a aussi prononcé un "retrait total de l'autorité parentale" de Cécile Bourgeon sur ses deux autres enfants.
Une peine alourdie pour Cécile Bourgeon
En première instance, en 2016, la cour d'assises du Puy-de-Dôme avait dissocié les peines, acquittant Cécile Bourgeon pour les faits criminels - les coups fatals à Fiona - et l'avait condamnée à cinq ans de prison pour avoir fait croire à un enlèvement de l'enfant. Berkane Makhlouf avait, lui, écopé de 20 ans de réclusion pour l'ensemble des faits.
"Les mensonges, les contradictions, les silences, les incohérences, la variabilité n'ont pas permis d'appréhender le contexte exact du décès. Pour autant, le positionnement (des accusés) ne suffit pas à créer un doute raisonnable (...) Si ce n'est menti, ils n'ont pas tout dit", a déclaré le président de la cour, en lisant les motivations de l'arrêt rendu dans la nuit de samedi à dimanche au Puy-en-Velay.
Une peine inférieure aux réquisitions
Ce samedi, l'avocat général avait requis 30 ans de prison à l'encontre de chaque individu, reconnaissant leur coaction dans la mort de la fillette. Pour autant, ces deux semaines d'audience n'auront pas vraiment permis d'en savoir davantage sur les circonstances exactes du décès de Fiona. Selon les éléments mis en avant dans ce procès en appel, la fillette aurait reçu de nombreux coups notamment à la tempe gauche, avant de succomber à ses blessures.
Un soulagement pour le papa de Fiona
"Elle a la peine qu'elle mérite. C'est un soulagement pour moi et c'est juste pour Fiona", a réagi le père de la fillette, Nicolas Chafoulais, à l'annonce du verdict.
"Apaisé ? Non. Ma fille n'est pas revenue", a-t-il poursuivi, gagné par l'émotion. La dépouille de la fillette n'a jamais été retrouvée depuis sa disparition en mai 2013. "On a pu faire triompher la vérité sur le mensonge et la manipulation. Les jurés ont compris ce que Nicolas Chafoulais avait compris, c'est-à-dire une femme coupable. C'est une grande victoire juridique", s'est aussi félicité l'un des ses conseils, Me Charles Fribourg.
"Il y aura un troisième procès"
"Je ne suis naturellement pas surpris par cette décision au regard des graves événements qui ont émaillé cette audience et qui avaient justifié lundi que nous sollicitions le renvoi", a réagi l'un des conseils de Cécile Bourgeon, Me Renaud Portejoie.
Avant d'annoncer qu'il allait former "un pourvoi en cassation dès lundi". "Il y aura donc un troisième procès", a-t-il assuré. Ou plutôt un quatrième puisque le premier procès en appel avait avorté en octobre à la suite d'une querelle entre avocats.
(Avec l'AFP)