De passage dans la région avant une soirée d'échanges organisée à l'Hôtel de Ville de Lyon ce jeudi 26 janvier, Sylvie Pierre-Brossolette, présidente du HCE, a répondu à trois questions pour Radio SCOOP.
Radio SCOOP : Dans ce rapport, vous faites le lien entre le sexisme ordinaire et les violences faites aux femmes, pourquoi ?
Sylvie Pierre-Brossolette :
"Parce qu'il y a un continuum. C'est-à-dire que si on veut vraiment lutter contre les violences faites aux femmes, jusqu'aux féminicides, on ne peut pas se contenter de protéger les victimes et de punir les auteurs. Il faut agir en amont, il faut faire de la prévention et ça passe par l'éducation, y compris chez les plus jeunes générations qui peuvent être plus atteintes par le sexisme."
Radio SCOOP : Justement, comment expliquer ce phénomène chez les 25-34 ans ?
Sylvie Pierre-Brossolette :
"Il y a un double mouvement. Cette génération est à la fois très informée et sensible aux principes d'égalité, et en même temps, il y a ce décalage avec les actes. Selon moi, cela s'explique en partie par les dérives d'Internet. Oui, ils sont informés. Mais uniquement par les réseaux sociaux ! Il y a des très bonnes choses, il y a eu #MeToo par exemple. Mais il y aussi n'importe quoi, des choses très violentes, pour chercher le buzz... Les effets secondaires sont très nocifs et ce n'est pas régulé, contrairement aux médias. Une liberté, ça s'encadre."
Radio SCOOP : Vous avez été reçue par Emmanuel Macron mercredi, qu'en est-il ressorti ?
Sylvie Pierre-Brossolette :
"Il a très bien compris la nécessité de lutter non seulement contre les violences, mais aussi contre le sexisme. Et qu'il ne sert à rien, pour un dirigeant, de faire des Grenelles contre les violences si on a toute une génération qui arrive, qui a été baignée dans la violence. J'ai trouvé une très grande écoute sur les différentes propositions que l'on porte. Il a également accepté que soit officialisée la journée du 25 janvier comme journée nationale de lutte contre le sexisme. Une journée consacrée à la déconstruction des stéréotypes, des clichés... tout ce qui mène à bien pire."
L'ensemble du rapport et ses dix recommandations sont à retrouver ici.