Radio SCOOP : Pouvez-vous revenir sur la genèse de Radio SCOOP ?
Daniel Perez : "En 1981, j'ai senti très vite qu'un nouvel horizon de liberté allait être mis à notre disposition et qu'il fallait en profiter. J'étais un autodidacte, je ne connaissais rien à ce métier (NDLR : Daniel Perez travaillait alors dans les assurances). Je me suis mis à étudier, puis j'ai cherché un site pour diffuser et j'ai trouvé le Mont Cindre à Saint-Cyr-au-Mont d'Or (Rhône) pour installer l'émetteur, ainsi que des locaux pour pouvoir faire les studios et de fil en aiguille j'ai créé Radio SCOOP avec un ami, qui n'est plus là et à qui je voudrais rendre hommage qui était Albert Artiaco (NDLR : fondateur du groupe de travail temporaire Ecco, devenu Adecco). Pour la petite histoire, l'émetteur était installé sur le toit de la villa de sa mère".
Radio SCOOP : comment avez-vous bâti le programme et les émissions ?
Daniel Perez : "J'ai immédiatement eu la volonté d'embaucher les meilleurs animateurs. À l'époque, il n'y avait pas d'école d'animateurs, il y avait juste des jeunes qui étaient doués pour la radio, j'ai donc cherché dans les lycées et j'ai commencé à monter mon équipe comme un entraineur de foot. J'étais méticuleux et perfectionniste, toujours présent et même, à la rigueur, vis-à-vis de mes employés, j'étais un emmerdeur. Dès la création de Radio SCOOP, je ne connaissais pas dans le détail l'évolution de ce métier, mais je savais que ça allait être une grande révolution, notamment sur le plan de la proximité et l'histoire me donne raison".
Radio SCOOP : Avez-vous parfois eu envie de jeter l'éponge ?
Daniel Perez : "Non, jamais ! Mais on a eu des moments difficiles. Parce qu'il faut rappeler que la loi nous interdisait de faire de la publicité, donc on a créé Radio SCOOP avec nos propres deniers, il n'y avait pas de recettes. Il a fallu attendre une loi de 1986 pour nous permettre de commencer à faire de la publicité.
Nous avons organisé des centaines d'événements et il est difficile de se les remémorer tous. Les plus grands artistes sont venus chez nous. Mais on peut citer, le premier plateau en France de Céline Dion, c'était en 1983 à la foire de Lyon. En 1984, Patrick Bruel est encore un quasi inconnu et nous sommes parmi les premiers à jouer son titre "Marre de cette nana-là". Les Jackson sont venus chez nous également, Jermain Jackson avec Pia Zadora.
Ce qui me réjouit, c'est que 40 ans après, Radio SCOOP reste une radio de proximité, une radio régionale*. Nous n'avons jamais voulu nous étendre à Paris, parce que je pense que faire de la radio depuis Paris pour les grandes villes, ce n'était pas possible. Aujourd'hui encore, la radio est le média de l'immédiateté et rien ne remplacera la radio".
* Radio SCOOP émet aussi à Saint-Etienne, Roanne (Loire), Le Puy-en-Velay, Yssingeaux (Haute-Loire), Aubenas (Ardèche), Bourg-en-Bresse, Valserhône (Ain), Mâcon (Saône-et-Loire), Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) et Vichy (Allier).
