Les coureurs engagés parmi les 22 équipes ne sont pas les seuls à sillonner les quatre coins du pays. Il y a également les hôtes présents sur les caravanes décorées des partenaires du Tour de France. L'occasion d'effectuer un job d'été des plus agréables tout en gravant des souvenirs à vie. Les demandes sont nombreuses et les places sont chères. Peu de personnes sont retenues pour les trois semaines de la course.
Margaux Brazier fait partie des heureux élus. Et non pas pour la première fois. Originaire de Tarbes, la femme de 24 ans est étudiante en cinquième année de droit du travail à Lyon. Elle suit pour la cinquième fois le Tour de France depuis une caravane des opticiens Krys, présente sur le Tour depuis 2014.
"C'est un moment qu'on attend tous avec impatience"
"Chaque année, c'est une nouvelle aventure qui démarre avec différentes équipes et des étapes qui changent. Le public répond toujours présent au bord des nombreuses routes. Le mois de juillet ? Le meilleur de l'année. Non pas seulement grâce aux grandes vacances. Mais parce qu'on retrouve notre troupe de copains. C'est un moment qu'on attend tous avec impatience.
Ça n'est pas parce que je suis enfant Krys que j'allais être prise d'office. À mes 20 ans, j'ai postulé pour la première fois auprès de l'agence qui gère le recrutement. Je leur ai dit que je suivais le Tour depuis toute petite et à quel point je voulais représenter la marque pendant un mois. À l'époque, j'effectuais ma licence à Pau. J'ai pris un train direction Paris pour passer un entretien. Un mois et demi après, j'ai pleuré de joie quand j'ai appris que j'avais été sélectionnée. Je leur ai transmis toute ma passion et ma détermination. Je pense que je leur prouve depuis cinq années maintenant."
La passion du Tour depuis l'enfance
L'histoire entre Margaux Brazier et le Tour de France remonte à la tendre enfance, dans les Hautes-Pyrénées. Habituée de voir passer le peloton à quelques mètres de chez sa grand-mère, le passage des caravanes a toujours été un rendez-vous immanquable. Au point où Margaux ambitionnait même d'en faire son métier. Avec la vision romantique que possède une enfant de quatre ans.
"Je suis surtout passionnée par la caravane. Ma mamie habite à Saint-Lary-Soulan dans les Hautes-Pyrénées. Le Tour de France passe chaque année là-bas. Depuis que je suis toute petite, je n'ai manqué aucun rendez-vous. Je voyais le peloton passer à un kilomètre du chalet de ma grand-mère.
Quand j'avais quatre ans, j'avais dit à mes parents « je veux faire ça comme métier plus tard ! » Ils m'avaient bien évidemment rigolé au nez en m'expliquant que ça n'était pas une vraie profession. Parce que ça ne durait qu'un mois dans l'année. C'est ainsi qu'ils m'ont dit que je pouvais le faire à condition d'avoir un métier le reste de l'année. Cette idée m'a marqué puisque le schéma s'est produit dans le futur."
"La meilleure aventure humaine"
Plus les années passent, plus son envie de réitérer l'opération s'intensifie. Même s'il s'agit de sa dernière fois lors de cet été. Le Tour de France, c'est un peu la Madeleine de Proust de Margaux.
"C'est vraiment la meilleure aventure humaine que j'ai pu vivre jusqu'à présent. J'ai 24 ans, je vivrai sûrement plein de grandes choses encore. Mais c'est assez incroyable de vivre pendant quatre semaines consécutives avec toute une équipe. Chaque membre vient d'un horizon différent et les générations sont mélangées. Certes, c'est un job étudiant pour beaucoup. Mais par exemple, mon chef a 33 ans, deux de nos chauffeurs sont âgés d'une cinquantaine d'années.
Pour autant, on vit tous ensemble pendant un mois complet et 24h/24. Dans les chambres, on est en binôme. On n'est donc jamais seul. On développe une grande proximité avec des personnes qu'on ne connaît pas au début. Ça devient au fil du temps une deuxième famille."
Une journée type sur le Tour de France
Il faut savoir que les journées lors d'une étape du Tour de France peuvent être longues. Voire très longues. Margaux Brazier peut en témoigner même si elle ne voit tout de même pas le temps passer tant l'aventure est immersive.
"On va se réveiller tôt le matin à l'hôtel et prendre un bon petit déjeuner. Étape très importante pour être en forme tout au long de la journée.
Ensuite, on va jusqu'au parking technique et on récupère nos chars (caravanes). Pendant une heure d'autonomie, on va les nettoyer et les préparer pour l'étape du jour. C'est aussi le moment où l'ensemble des équipes de toutes les caravanes se croisent pour se dire bonjour et discuter autour d'un café. Sur le Tour, on est une véritable grande famille. Ce sont tous des personnes que je vois essentiellement pendant l'été. Pourtant, rien ne change.
Plus tard dans la journée, on part pour quatre à six heures d'étape mais ça ne se termine pas encore pour nous. On doit attendre que les cyclistes arrivent puisqu'on est devant eux sur la route. Ça peut prendre un certain temps, surtout en montagne. Une fois arrivés, on fait encore de la route jusqu'à l'hôtel qui change chaque jour.
Le soir, on attend que nos chars arrivent en parking. De là, on passe au réapprovisionnement des goodies. Enfin, on mange et on dort. Les heures de sommeil sont précieuses. À la fin de mon premier Tour de France, j'ai dormi pendant trois jours consécutifs !"
Consciente que beaucoup de personnes aimeraient participer au Tour de France en tant qu'hôte sur une caravane, Margaux Brazier livre ses conseils pour y parvenir :
"Postulez en étant vous-même. N'hésitez pas à être originaux. Les agences qui recrutent veulent une personne de bonne humeur pendant trois semaines. Aussi, il ne faut pas hésiter à relancer sa candidature plusieurs fois si besoin. Il y a pire comme job d'été !"
La statistique insolite : 644.000
Pendant son passage sur le Tour de France 2023 via ses quatre caravanes, le partenaire Krys va distribuer 644.000 bobs bleus à son effigie. Ce qui représente 28.000 produits offerts quotidiennement aux plus chanceux dans le public pendant 23 jours.
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| Les goodies possiblement lancés au public pendant le Tour avec le fameux bob bleu de Krys © Twitter @korg51 |
