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Y aura-t-il un jour un barrage sur l'Yzeron ?

Lundi 27 Septembre - 05:30

Actualité


L'Yzeron à Oullins. - © Google Street View
C'est un dossier vieux de vingt ans qui pourrait connaître un tournant cette année. Face aux risques d'inondations causées par la crue de l'Yzeron, le projet de construction d'un barrage n'est pas encore enterré. Une concertation a été lancée.


Les drames causés par les débordements de fleuves et de rivières ont émaillé l'actualité européenne cet été, notamment en Allemagne et en Belgique. Dans une bien moindre mesure, les communes de l'Ouest Lyonnais ont, elles aussi, connu des phénomènes d'inondations. Près de 700 foyers sinistrés en 2003, à Oullins, Sainte Foy-les-Lyon, Tassin la Demi-Lune, Francheville et Charbonnières-les-bains. À chaque épisode de fortes précipitations, la même inquiétude revient.

"Tous ces intérêts sont légitimes"


Le nouvel exécutif du Sagyrc (Syndicat Mixte d'Aménagement de Gestion de l'Yzeron, du Ratier et du Charbonnières) a entamé cet été une nouvelle phase de concertation qui doit durer un an. Échanges avec les habitants, visites de terrain avec les élus... L'objectif est de trouver le meilleur compromis entre les "anti" et les "pro" barrage. Une médiatrice indépendante a également été nommée.

"Il y a les intérêts plus que légitimes des habitants qui ont peur d'une grande crue, et qui n'a jamais vécu une inondation ne sait pas le traumatisme que c'est", explique Florestan Groult, vice-président du Sagyrc et conseiller métropolitain. "Et il y a ces personnes qui sont défenseurs de l'environnement, qui interrogent le dimensionnement du barrage qui est effectivement assez gigantesque."

"Tous ces intérêts sont légitimes. Mais ce qui est difficile, et ce à quoi on va être de plus en plus confronté dans le futur, c'est de trouver quel est l'intérêt général. Le bon compromis", poursuit Florestan Groult.

Empêcher une crue centennale


Pour l'heure, le dernier projet retenu qui cristallise les oppositions consiste à la réalisation d'un barrage. "Pour construire ce barrage, il faut tout détruire et ça représente 3.000 arbres le long de l'Yzeron. Il fera deux fois la longueur d'un terrain de football c'est quand même monstrueux, haut de 25 mètres comme un immeuble de huit étages... On en construit plus des comme ça !", déplore Gilles Gamot.

Membre du collectif "tous anti-barrage" qui s'est depuis peu réactivé, il assure comprendre l'inquiétude des riverains face aux crues. "Nous, ce qu'on voudrait c'est que la position soit revue pour que oui, on fasse quelque chose, mais en tenant compte de ce qu'on veut pour nos enfants et notre planète. En préservant la nature, ce poumon vert auquel nous tenons à Francheville", poursuit-il. "Il y a d'autres alternatives possibles."

En voyant arriver les écologistes à la tête du Sagyrc, le collectif avait espéré voir le projet du barrage enterré. "On a été assez surpris de voir que non", ajoute Gilles Gamot, qui se dit prêt à rencontrer les élus sur place.

À l'inverse, plusieurs collectifs de riverains s'impatientent, à coup de pétition pour relancer des travaux. Certains riverains ont pu échanger début septembre avec le président du Sagyrc, Jean-Charles Kohlhaas.

Ces dernières années, des aménagements ont déjà été réalisés pour éviter les crues. Mais aucun de ces ouvrages ne permettrait d'empêcher une crue centennale (qui peut arriver tous les cent ans). Les discussions sont désormais engagées, avant une prise de décision attendue en 2022. Un parcours qui s'annonce agité.



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