Le bras de fer continue
Les propositions du gouvernement n'ont pas suffi à rassurer la profession. "Les hypothèses chiffrées qui prévoient une amélioration de nos pensions sont invérifiables", explique Serge Deygas, bâtonnier de Lyon. "Pour ce qui est d'un abattement de 30% de nos cotisations sociales, ce n'est pas une réelle avancée car cela pourra être retiré de la loi à tout moment."
La grève se poursuit, et pourrait se durcir. Actions "coup de poing", rassemblements et recours contre l'État pour dénoncer les délais de certaines procédures de justice : le mouvement continue. Les avocats entendent aussi mieux sensibiliser le public, en proposant prochainement des consultations gratuites.
Accès au droit
Les avocats les plus jeunes sont aussi les plus inquiets. Si certains professionnels installés depuis longtemps pourront toujours augmenter leurs honoraires pour compenser la hausse des cotisations, les derniers arrivés risqueraient de perdre leurs clients.
"On augmente les cotisations, sans reconsidérer l'aide juridictionnelle*. Certains justiciables pourraient ne plus avoir accès à la justice", déplore Quentin His, 29 ans. "Sur la Métropole de Lyon, de nombreux avocats sont formés spécialement pour aider les mineurs isolés, parfois en situation irrégulière, à faire valoir leurs droits. Ces avocats de terrain ne pourront plus remplir ces missions avec les conséquences de la réforme", ajoute Joëlle Forest-Chalvin vice-bâtonnier.
* L'aide juridictionnelle est un soutien financier, versé par l'État aux personnes n'ayant pas de ressources suffisantes pour régler leurs frais judiciaires.