Cet après-midi de novembre, une quinzaine d'élèves de seconde professionnelle participent à l'atelier. L'ambiance n'est pas tout à fait studieuse, le calme pas toujours simple à obtenir… Mais finalement, tout le monde s'y met.
Se montrer vulnérable
Camille Davin, autrice de théâtre, va accompagner le petit groupe jusqu'en décembre. Cinq ateliers de trois heures pour écrire et construire deux récits collectifs.
"Ce qui n'est pas évident, c'est de devoir écrire un texte et de le lire devant les autres. Souvent, il y a pas mal d'émotions qui en sortent et c'est aussi une manière de se montrer vulnérable."
"Moi, j'écris à mon moi du futur, je suis à la retraite et je gagne bien ma vie. Je dis aussi que j'ai fait des erreurs de jeunesse que je regrette", explique Rayan, élèves en maintenance industrielle.
À côté de lui, Emré, s'adresse aussi à son soi du futur, parti vivre à Yozgat en Turquie, d'où il est originaire. "C'est dur d'écrire sur soi", confie un autre élève.
Chacun leur tour, ils lisent leur texte devant le groupe. Les autres peuvent ensuite donner leur avis. "Qu'est-ce qui vous touche dans cette histoire ?", interroge Camille Davin. "La valeur du respect pour ses amis", répond un élève.
Un récit adapté en musique, en vidéo ou en podcast
Plusieurs enseignants du lycée encadrent les séances :
"L'idée est d'aider les élèves à dépasser peut-être le blocage de l'écriture et ce n'est pas toujours évident... Déjà parce qu'ils ont des a priori, mais aussi car ils ont l'impression qu'ils n'ont rien à raconter, souligne Valérie Thibaut, enseignante Lettres et Histoire au lycée. Mais il y a des choses qui ressortent qui sont très intéressantes, très constructives."
Une fois les deux récits coécrits, un comité de lecture retiendra un des deux textes qui sera ensuite adapté : en musique, en vidéo ou en podcast.
Une restitution du projet, porté par l'association Auteurs Solidaires, est aussi prévue en mai, sur la scène de LUX à Valence.






