Des renforts nécessaires
L'ensemble des structures qui viennent en aide aux personnes sans-abri doivent à la fois garantir la sécurité de leurs bénévoles, tout en continuant leurs missions : c'est le cas des Restos du Cœur. "Beaucoup de nos bénévoles ont plus de 70 ans et ne peuvent plus participer, nous allons donc faire un état des lieux dans chaque centre de distribution pour évaluer le besoin de renforts", explique Yvon Mahé, secrétaire général des Restos du Cœur dans le Rhône.
Cet appel s'adressera donc aux volontaires âgés de 18 à 69 ans, qui peuvent se renseigner directement sur le site de l'association et déposer des candidatures spontanées. Sur le terrain, les mesures de sécurité s'appliquent : distance d'un mètre, mise à disposition de gel hydroalcoolique et de gants pour les bénévoles.
La Croix Rouge est aussi mobilisée, plus que jamais. "On a une cellule spéciale dédiée à la gestion de la crise", explique Loïc Rey, président de la section départementale du Rhône. "Les bénévoles de plus de 70 ans nous aident, pour de nombreuses missions administratives depuis chez eux."
"Les générations futures nous regardent"
Les plus petites structures sont aussi obligées de s'adapter à cette situation exceptionnelle. "Nous avons recentré toute la distribution alimentaire sur notre restaurant social dans le 6e arrondissement de Lyon", explique-t-on à l'Armée du Salut. Le restaurant est ouvert le midi et le soir, de nouveaux horaires vont être aménagés. Pour respecter les mesures de confinement, des barquettes sont distribuées mais personne ne mange sur place.
"Les générations futures nous regardent, nous devons faire ce geste citoyen", défend Jean-Marc Roffat, président de l'association "Donner la main - Don de soi". Après la deuxième allocution d'Emmanuel Macron lundi, il s'est demandé s'il allait pouvoir continuer ses maraudes à Lyon. "J'ai passé tous les coups de téléphone possibles et j'ai finalement eu la confirmation de la préfecture, nous pourrons distribuer de la nourriture à condition de remplir l'attestation qui permet de circuler."
Pas question de déroger aux règles sanitaires là aussi. "Habituellement nous sommes entre 20 et 30 bénévoles, là nous partirons plutôt en binômes, avec des maillots pour être reconnaissable vis-à-vis des forces de l'ordre", ajoute Jean-Marc Roffat. En plus de l'eau et de la nourriture, il envisage de distribuer du savon pour que les personnes sans-domicile puissent se laver les mains : "avant il y avait des fontaines pour avoir accès à l'eau librement en ville, il n'y a plus rien", déplore-t-il aujourd'hui.
La présidente du Secours Catholique Véronique Fayet a interpellé le gouvernement sur ce point dans une lettre adressée au Premier ministre en début de semaine.
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