Le montant de l'indemnisation n'a pas été dévoilé.
"Chacune des personnes concernées recevra de la part de Nestlé France une proposition indemnitaire, qui fera suite à une évaluation médicale et qui tiendra compte, de manière équitable, de la gravité des préjudices et de chaque situation", a souligné la filiale du géant suisse.
Deux décès recensés
Deux enfants sont morts et des dizaines d'autres sont tombés gravement malades après l'ingestion en 2022 de pizzas de la gamme Fraîch'Up de Buitoni, fabriquées dans son usine de Caudry (Nord).
Ce processus doit "permettre à terme une juste réparation à la hauteur de leurs préjudices", a indiqué dans un communiqué séparé l'avocat Pierre Debuisson, qui représente 63 victimes.
Me Debuisson avait assigné Nestlé pour "faute lourde" devant le tribunal judiciaire de Nanterre et demandé une indemnisation à hauteur de 250 millions d'euros pour ses clients. L'audience avait été fixée au 9 mai, mais cet accord amiable suspend cette assignation.
Nestlé n'a pour l'heure pas été mis en examen.
Fermeture de l'usine
Un an après l'affaire, le numéro un mondial de l'agroalimentaire a annoncé fin mars la fermeture définitive de son usine de Caudry, qui avait partiellement redémarré mi-décembre, évoquant la chute de ses ventes.
Santé publique France (SPF) et la Direction de la répression des fraudes (DGCCRF) avaient été alertées en février 2022 par une recrudescence de cas d'insuffisance rénale chez des enfants, liés à une contamination par la bactérie E. coli.
Le lien entre la consommation de pizzas et d'insuffisance rénales chez les enfants a finalement été établi fin mars et l'activité de Caudry interdite par la préfecture dans la foulée.
Des manquements dans l'hygiène
Dans un bilan de mai 2022, Santé publique France avait dénombré 56 cas confirmés liés à une contamination par E. coli, dont 55 chez des enfants, d'un âge médian de six ans.
La plupart présentaient un syndrome hémolytique et urémique (SHU), qui se traduit généralement par une insuffisance rénale aiguë et de graves problèmes sanguins, avec comme conséquences potentielles un coma ou la mort.
Nestlé avance "une contamination de la farine" comme explication "la plus probable" de la présence de la bactérie sur ses pizzas.
Mais selon la préfecture, des inspections sanitaires ont mis en évidence "la présence de rongeurs" et le "manque d'entretien et de nettoyage des zones de fabrication".