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Sainte-Foy-lès-Lyon : à 82 ans, René va parcourir 1.500 kilomètres à pied 

Mardi 2 Mai - 05:20

Interview


René Berbezier comptabilise plus de 10.000 kilomètres à pied à son actif. - © Photo fournie par le principal intéressé.
René Berbezier, un habitant de Sainte-Foy-lès-Lyon de 82 ans, va s'engager pour la neuvième fois de sa vie dans une grande randonnée en Espagne. D'Almeria à Saint-Jacques-de-Compostelle, il va marcher environ 1.500 kilomètres en deux mois.


À Sainte-Foy-lès-Lyon, dans l'agglomération de Lyon, René Berbezier est sur le pied de guerre ! À 82 ans, ce retraité plein d'énergie s'apprête à arpenter 1.500 kilomètres à pied ! D'Almeria, début mai, à Saint-Jacques-de-Compostelle, à l'aube du mois de juillet, en passant par le Portugal, il se prépare pour une nouvelle aventure.

"Il y a encore de belles choses à voir"



L'aventure aurait pu prendre fin l'année dernière, à l'issue de la huitième édition. Finalement, toujours en quête de sensations et de découvertes, René va réitérer l'opération pour la neuvième fois.

L'an dernier, avant d'entamer l'un des chemins que j'avais déjà emprunté, je m'étais dit que ça serait la dernière fois. Tout compte fait, on m'a indiqué qu'il y avait encore de belles choses à voir en Espagne. C'est ainsi que je vais repartir cette année pour la neuvième fois de ma vie. J'ai commencé en 2001. Je conclurai en 2023 au bout de 22 ans de parcours.


René décrit son parcours étape par étape.

Je vais commencer mon aventure en partant du Chemin de Mozarabe. Je vais enchaîner avec la Vía de la Plata (route de l'argent). Je vais ensuite filer par le Portugal pour remonter et arriver jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle en passant par le Chemin de Torres. Ce qui me fera environ 1.500 kilomètres que j'espère couvrir en deux mois. Le départ est imminent : début mai. Je pars d'Andalousie, du petit village d'Almería. Mes grandes lignes seront les villes suivantes : Grenade, Cordoue, Mérida, Salamanque, Ciudad Rodrigo, Braga, Porto, Ponte de Lima, Lisbonne et Saint-Jacques-de-Compostelle.


"Je cherche toujours à comprendre pourquoi cette ville précisément"



Qu'est-ce qui fait marcher René ? L'aventure a germé à la fin de sa vie professionnelle.

Cinq ans avant mon départ à la retraite, je me suis dit qu'il fallait que je parte à Saint-Jacques-de-Compostelle. Je cherche toujours à comprendre pourquoi cette ville précisément. J'ai tiré ma révérence professionnelle le 31 mars 2001. J'ai fait six mois d'entraînement avec mon épouse. Le 1er septembre 2001, nous avons décidé de partir du Puy-en-Velay jusqu'à Santiago de Compostela (Saint-Jacques-de-Compostelle) où nous sommes arrivés le 27 octobre 2001 après avoir parcouru 1.400 kilomètres à pied.


C'est à partir de ce moment précis qu'une suite à ce voyage a résonné comme une évidence pour René. 

Arrivé au pied de la cathédrale Saint-Jacques, je me suis posé la question : "et maintenant ?" Je savais au fond de moi que d'autres chemins étaient à venir et que d'autres pages allaient s'écrire.



"Mes proches se font un peu de souci !"




Pour René, la préparation pour un tel exploit, tant physique que mentale, n'est pas à négliger. Suffisant pour rassurer ses proches ? 

Oui, je pense qu'ils sont fiers de moi, même s'ils se font un petit peu de souci. Mais il n'y a pas de raison de s'en faire. Quand on se lance dans une aventure comme celle-ci, c'est qu'on a décidé de le faire. Je dis souvent que le chemin qu'on entreprend nous porte par une seule chose : l'envie. Dans l'effort, il y a 40 % dans les jambes et 60 % dans la tête. Il faut savoir que quinze jours avant de prendre la route, on est déjà sur le chemin. Le mental y est pour beaucoup.




René Berbezier peaufine ses derniers préparatifs avant son départ prévu début mai. © Cr�dit Photo : T.B - Radio Scoop �


Un sac à dos ultra-léger



Pour une si longue randonnée, il est important de partir le plus léger possible, alors René s'en tient au strict minimum.


Deux tee-shirts, deux paires de chaussettes et deux slips. La journée, j'ai sur moi un tee-shirt, un slip et une paire de chaussettes. Je n'oublie pas un morceau de savon. La première chose à faire à la fin de chaque étape est de laver son linge. Le lendemain, je repars avec des vêtements propres. Je prends aussi une paire de chaussure. Ça suffit largement. Une veste coupe-vent ou un k-way pour se protéger de la pluie également. Il faut aussi avoir en permanence une cape pour que le sac soit à l'abri en cas d'intempéries. Il en va de même pour une casquette ou un chapeau. Avec une ou deux gourdes d'eau de manière obligatoire. Selon où l'on va, il ne faut pas emporter un sac de couchage. Ça pèse 750g. C'est donc trop lourd. Mieux vaut privilégier un sac à viande qui est plus léger. Le sac à dos doit faire l'équivalent de 10 % de ton poids réel. Par exemple, je pèse 80,5kg. Le mien doit peser 8,5 ou 9kg maximum. Au-delà, ça peut devenir dangereux pour le dos.


Une aventure humaine et des rencontres


L'un des moteurs de René, ce sont les rencontres effectuées sur son parcours, qui restent des souvenirs indélébiles. Mais ces marches ont aussi transformé sa façon de voir la vie de tous les jours. 

Ce genre d'aventure nous rend très humble. On se contente de peu de chose, on marche un grand nombre de kilomètres, on a très peu d'affaires sur soi. On acquiert une grande ouverture d'esprit sur les personnes qu'on est amené à rencontrer au fil du voyage.


Le plan de la randonnée entre Almería et Saint-Jacques-de-Compostelle © Production Canva Radio Scoop




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