Un contexte peu favorable à la conception d'un enfant
Sur les deux maternités Natécia de Lyon et Rillieux-la-Pape, une baisse allant de 8 à 15% est aussi constatée. "Vu les perspectives que nous avons sur les inscriptions de décembre, la baisse risque d'être aussi importante", redoute Jean-Loup Durousset, président général du groupe Noalys qui gère les deux maternités.
"Je pense que le mois de mars a provoqué une sidération et une peur qui ont entraîné le report des conceptions du mois de mars", ajoute Jean-Loup Durousset. Période anxiogène, crise économique : il est encore trop tôt pour savoir si ce constat sera le même pour l'ensemble du confinement.
Trop tôt aussi pour savoir si oui ou non, le déconfinement a eu l'effet inverse. "On s'attend tout de même à un rebond des naissances au printemps, avec une reprise de l'activité des maternités", ajoute le PDG de Noalys.
Car derrière la baisse du nombre de naissance, c'est aussi l'économie des maternités qui inquiète le secteur avec la crainte de fermetures plus nombreuses. "C'est une économie très fragile. Si les femmes retardent leur conception de deux mois par exemple, c'est déjà une baisse de 8% qui est constatée. Et les fermetures de maternités sont aussi sources d'inquiétude pour ceux qui veulent être parents", poursuit Jean-Loup Durousset.
Rebond ou pas, ce qui est sûr c'est que le taux de natalité est en baisse continue depuis déjà plusieurs années. D'après l'INSEE, en 2018, 90.300 enfants sont nés en Auvergne-Rhône-Alpes, soit 7 % de moins qu'en 2010.
Les femmes ont moins d'enfants, mais aussi plus tard d'après cette étude. Dans la région, l'âge moyen de la mère à la naissance est de 30,9 ans en 2018, contre 26,5 ans en 1975.