En 2017, une équipe de pompiers du Rhône s'est fait violemment agressée alors qu'elle partait en intervention à Vénissieux, près de Lyon. A partir de ce moment-là, les secours ont demandé la mise en place de mesures complémentaires pour assurer leur sécurité. Parmi ces mesures, ils souhaitaient être équipés de caméras individuelles pour filmer leurs interventions lorsqu'elles dégénèrent.
Ce dispositif expérimental avait déjà été accepté pour les policiers et un décret publié le 19 juillet au Journal Officiel permet désormais aux pompiers de l'essayer durant deux ans.
Dans quel cadre ?
"Le but ce n'est pas d'avoir un Big Brother chez les sapeurs-pompiers, explique Rémy Chabbouh, pompier professionnel dans le Rhône et secrétaire national SUD Sdis. Le but, c'est vraiment de dissuader. On doit prononcer une phrase du type 'je vous informe qu'à partir de maintenant, tout ce qui se passe est enregistré'".
Toutes les interventions ne seront pas filmées. Les caméras seront allumées seulement lorsque les pompiers sentiront des tensions monter. "Le citoyen lambda n'aura pas de sapeur-pompier qui filme à l'intérieur de son domicile. Ce sera seulement lorsque la situation est amenée à dégénérer", précise Rémy Chabbouh.
Mieux protéger les sapeurs-pompiers
"C'est simplement un outil pour nous permettre de prouver qu'on a été agressé parce que lorsqu'il y a un dépôt de plainte, généralement les personnes nient les faits. En revanche, quand les caméras seront enclenchées, les discours seront moins agressifs".
Dans le Rhône, une vingtaine de caméras individuelles devraient être mises en circulation dans les casernes les plus sensibles. Les pompiers espèrent que leur mise en place débutera avant le 31 octobre.