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Rhône : le chef des ambulanciers en grève de la faim

Vendredi 17 Décembre - 05:30

Actualité


Bruno Basset a commencé une grève de la faim ce jeudi 16 décembre. - © Léa Duperrin / Radio Scoop
Bruno Basset, président de l'Association des Transports Sanitaires Urgents du Rhône, également représentant au niveau national, a commencé ce jeudi 16 décembre une grève de la faim devant les locaux de la CPAM à Villeurbanne.


Un mode d'action extrême, pour alerter au plus haut niveau de l'État. Bruno Basset, infirmier devenu ambulancier, dirige aujourd'hui une vingtaine d'entreprises dans le domaine du transport sanitaire urgent. Un secteur "en grande souffrance" explique-t-il. Ce jeudi, il a garé son petit camion devant les locaux de la CPAM (Caisse Primaire d'Assurance Maladie) à Villeurbanne. Une banderole couvre le pare-brise : "Ambulancier en grève de la faim".

Les revalorisations tarifaires qui tardent à arriver


Plusieurs raisons l'ont poussé à en arriver là. "Il y a un manque de reconnaissance, nous ne sommes pas entendus. La grille tarifaire pour le transport sanitaire urgent n'a pas été revue depuis 2008, quand bien même le principe d'une revalorisation a été validé par l'Assurance Maladie", détaille Bruno Basset. Le décret en question est prêt à s'appliquer, mais il n'a pas encore été publié.

Conséquences de ces atermoiements selon lui, une "désertification du métier" qui n'attire plus autant. "Un ambulancier à qui on va confier des vies humaines, des nouveaux-nés, des personnes âgées, des patients dialysées dans un véhicule qui coûte 100.000 euros est payé 10,87 euros de l'heure. C'est un décalage qui n'est pas acceptable quand on assure des missions de service public."

D'après lui, il manque 140 professionnels dans son groupe, 1.000 dans le Rhône.

Exclus du Ségur de la Santé


"Le fait d'avoir été exclu du Ségur de la Santé est une énième insulte à la profession", poursuit Bruno Basset. "Les ambulanciers sont des soignants diplômés d'État, pas des secouristes. Ils assurent plus de 50% des missions du transport sanitaire urgent."

Ainsi, il explique que sur 22 millions de passages aux urgences en France, 12% des patients sont pris en charge par un ambulancier sur demande du SAMU.

Pendant la crise sanitaire, l'activité des hôpitaux s'est calmée, entraînant de fait une baisse de l'activité des ambulanciers. Pour compenser, l'État a versé des aides, mais la donne a changé. "Les calculs ont été refaits, et aujourd'hui il faut rembourser ces aides. Donc c'est l'incompréhension la plus totale."

En lien aussi bien avec l'Agence Régionale de Santé que la CPAM, Bruno Basset dit avoir reçu le soutien d'élus locaux qu'il remercie. "Mais aujourd'hui, tout le monde se renvoie la balle. Mon cri d'alarme, c'est à Olivier Véran que je l'adresse, au cabinet de Jean Castex. C'est à Emmanuel Macron que je l'adresse. Le dialogue est maintenu, mais maintenant il faut agir."





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