En Auvergne-Rhône-Alpes, on récupère les masques
C'est encore loin d'être vrai partout, mais les initiatives se multiplient, comme à Bourg-en-Bresse, dans l'Ain : 135 bornes de collecte viennent d'être installées dans l'agglomération (par exemple au siège de l'agglomération, à la piscine Carré d'eau, dans certaines crèches et accueils de mairie). Une fois collectés, les masques sont ensuite transformés par la société Keenat, basée en Gironde, qui a remporté le marché public.
Jean-Luc Roux, conseiller délégué en charge des déchets à Grand Bourg Agglomération, explique que "cette entreprise récupère les masques, qui sont ensuite mis en quarantaine, décontaminés, puis triés, puisqu'ils sont composés de plusieurs matières différentes. La petite barre en métal, par exemple, doit être séparée du plastique. Ils sont ensuite transformés en paillettes plastiques qui servent à fabriquer différents objets, en remplacement du plastique neuf".
Ce traitement coûte 4 euros par kilogramme de masques. L'opération est financée par Grand Bourg Agglomération et par une subvention européenne "LEADER".
Pourquoi une telle démarche ? Jean-Luc Roux constate que "ces masques envahissent notre quotidien ! Nous en consommons des milliers chaque jour. Il est donc indispensable de les traiter, plutôt que de les voir dans l'environnement, dans la rivière ou sur les trottoirs. Nous préférons essayer d'en récupérer un maximum pour les recycler. Au début, la priorité était de trouver des masques pour faire face à la crise sanitaire, mais au fur et à mesure, quand on a vu la crise risquait de durer - et c'est le cas - on s'est dit qu'il fallait trouver des solutions pour gérer ce nouveau déchet".
Que deviennent les masques ?
Les granulés de polypropylène issus du broyage des masques peuvent notamment être utilisés dans la fabrication de textiles. Avec 50 masques, on peut fabriquer un t-shirt, selon Lemontri, spécialiste du traitement des déchets.
Après avoir été stockés pendant une longue durée pour ne plus être contaminants, avoir été nettoyés, triés, broyés et transformés en granulés de plastique, les masques peuvent également servir à la production industrielle (automobile, produits du bâtiment, plasturgistes…), comme l'affirme Versoo, un autre spécialiste du recyclage.
Dans la nature, selon les estimations, les masques "jetables" mettent entre 10 et 450 ans à se dégrader. Et ce faisant, ils libèrent des millions de microfibres dans la nature.