En 2021, 2.630 inspections ont donc été réalisées dans la région et 358 contrôles inopinés. Au total, 315 mises en demeure ont été dressées pour des entreprises n'étant pas en conformité.
Plus de la moitié des incidents liés à des incendies
La plasturgie dans l'Ain, le caoutchouc dans le Puy-de-Dôme, sans oublier la vallée de la chimie à Lyon... Auvergne-Rhône-Alpes est la première région industrielle de France, avec près de 500.000 emplois. Une richesse qui induit autant de risques d'incidents, d'où les contrôles réguliers menés chaque année par 200 inspecteurs.
En ligne de mire, il y a les sites considérés comme étant les plus dangereux, classés SEVESO. Parmi les priorités, limiter les risques d'incendies qui demeurent la première cause d'incidents (55%). Les sites les plus touchés sont ceux qui gèrent les déchets, devant l'industrie chimique, l'élevage, l'industrie alimentaire et enfin, le traitement de surface des métaux.
Depuis Lubrizol, les inspections s'étendent aussi aux sites proches des usines SEVESO, pour prévenir tout effet domino sur un périmètre de 100 mètres. "Nous continuons aussi de mener des réunions publiques, y compris à la demande des élus locaux, pour informer la population", indique Pascal Maihlos. Les autorités sont aussi attentives aux effets du climat : les épisodes de canicules notamment et leurs conséquences sur les installations électriques, font l'objet d'une sensibilisation particulière.
Pour ce qui est des moyens supplémentaires, les services de l'État évoque la création de trois postes en 2021 et quatre pour 2022.
La vallée de la chimie sous surveillance renforcée
Tout récemment, plusieurs sites industriels de la vallée de la chimie à Lyon ont été mis en cause dans des affaires de pollution. C'est une enquête de France Télévision qui a d'abord mis à jour les taux de perfluorés inquiétants près de l'usine Arkema à Pierre-Bénite. Puis l'association "Notre Affaire à Tous" a décidé de saisir la justice pour dénoncer les manquements de deux entreprises (Arkema et Elkem Silicones).
"Il y aura des suites, il y a toujours des suites", a assuré Jean-Philippe Deneuvy, le directeur de la DREAL (Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement). "Nous avons été contactés par le procureur, à qui nous avons remis des éléments de réponses", a-t-il indiqué concernant les plaintes déposées par l'association. Pour ce qui est du reportage à Pierre-Bénite, les services de l'État assurent avoir intensifier les prélèvements, notamment dans les cours d'eau.
"Ces résultats seront progressivement rendus publics, nous cherchons à comprendre d'où viennent ces polluants. Il y en a qui ont été retrouvés, alors que leur utilisation n'est plus autorisée", a ajouté Jean-Philippe Deneuvy.