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Procès Fiona : Berkane Makhlouf est-il le "coupable idéal" ?

Vendredi 11 Décembre - 16:15

Police - Justice


L'entrée de la salle d'audience du procès Fiona aux Assies du Rhône. - © Léa Duperrin / Radio Scoop
Ce vendredi 11 décembre, la neuvième journée du procès de Berkane Makhlouf et de Cécile Bourgeon a commencé avec l'interrogatoire de l'ancien beau-père de la petite Fiona disparue en 2013, à l'âge de 5 ans.


À de nombreuses reprises lors de l'interrogatoire de Cécile Bourgeon qui s'est déroulé jeudi, Berkane Makhlouf a secoué la tête. Il a même tenté une fois de se lever et de parler, "quand j'entends ce que j'écoute..." avant d'être interrompu par le président de la Cour. À chacun son tour de s'exprimer.

"Elle était toute recroquevillée... Oui je suis sûr qu'elle était morte"


Ce vendredi matin, il avait donc le droit de parler et il en avait manifestement l'envie. Quitte à parfois répondre à côté, obligeant le président à régulièrement recentrer les débats.

Une nouvelle fois, Berkane Makhlouf a affirmé ne jamais avoir été violent avec les enfants, encore moins avec Fiona qu'il aimait "plus que tout". Il dit que parfois, il lui donnait des fessées mais rien de plus. Alors qui a tué Fiona ?

Berkane Makhlouf dit avoir entendu des cris ce soir de mai 2013, il dit avoir assisté à "deux claques et des coups de pied" mais il précise aussi qu'il n'a pas tout vu. Dans ses premières dépositions, l'ancien beau-père de Fiona explique avoir grondé la petite parce qu'elle se faisait vomir "pour imiter sa mère". La petite s'était plaint d'un mal de ventre avant d'aller se recoucher. Pour la dernière fois.

Ce qu'il sait, c'est que Fiona est retrouvée inanimée le lendemain matin dans son lit. "Elle était toute recroquevillée... Oui je suis sûr qu'elle était morte", poursuit l'accusé.

Il affirme avoir voulu prévenir la police ou les pompiers mais Cécile Bourgeon l'en aurait dissuadé, par crainte qu'ils se retrouvent séparés et sans les enfants. "Moi j'étais paniqué, mais elle, elle était très calme", se souvient-il.



Les deux accusés se rejettent la faute


À plusieurs reprises la Cour lui demande pourquoi avoir changé plusieurs fois de versions. Pourquoi avoir suivi Cécile Bourgeon dans la mise en scène de l'enlèvement ? "Je voulais tout faire pour qu'elle sorte de garde à vue et qu'elle revienne s'occuper des enfants", répond Berkane Makhlouf. "J'étais laminé", dira-t-il aussi. "Cécile, je l'aimais".



Lors de ses observations, l'avocat général s'est adressé à l'accusé : "Vous êtes le coupable idéal, vous cochez toutes les cases. Ce qui peut faire changer, c'est votre version des faits". Des propos qui n'ont pas manqué de faire réagir l'avocat de Berkane Makhlouf.

"C'est un coupable qui permet de rassurer tout le monde, ce n'est pas la mère mais le beau-père qui a un profil de toxicomane, de délinquant avec des antécédents de violences qui serait l'unique responsable du décès de Fiona", indique Jean-Félix Luciani. Une version qui selon lui, ne tient pas debout.

L'avocat rappelle dans la foulée que rien dans le dossier n'indique que son client était violent avec les enfants.

La veille, jeudi, Cécile Bourgeon avait pourtant affirmé le contraire. Tout en assurant ne jamais avoir "maltraité" ses enfants, elle explique avoir vu son ex-compagnon frapper Fiona. Des coups de genoux dans l'abdomen, des pressions exercées sur le corps de la petite.

Le corps de Fiona reste introuvable


Si les deux accusés se rejettent la faute concernant les violences, ils s'accordent sur leur décision d'avoir enterré le corps de Fiona sans avoir pris de direction précise ni même d'outils pour creuser. De quoi susciter l'interrogation du président de la Cour, qui tente de comprendre, en vain.



Berkane Makhlouf affirme être incapable de dire où est le corps. "Ce n'est pas que je me souviens pas, mais je ne peux pas me repérer. Je ne connais pas Clermont !" Il explique ensuite que, quelques mois après, Cécile Bourgeon lui aurait proposé de retourner sur les lieux pour creuser un trou plus profond.

Ces deux journées d'interrogatoire n'auront donc pas permis d'en savoir beaucoup plus, mais le procès n'est pas terminé. Deux experts psychiatres sont auditionnés ce vendredi après-midi. Le procès doit se poursuivre jusqu'à mercredi.



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