Un courrier au Président de la République
Le jour de la rentrée, l'accompagnant d'élèves en situation de handicap (AESH) n'est pas là. Sophie, la maman de Nour, ne s'inquiète pas lorsqu'on lui dit que cela arrive, que c'est la rentrée, que tout va se mettre en place. Mais en octobre, elle commence à relancer, on lui dit alors qu'un AESH sera là pour les 12 heures hebdomadaires, mais le jour-j : personne.
"On apprend finalement que l'AESH nommée sur le poste est en arrêt maladie. Et que les arrêts maladie ne sont pas remplacés. L'école n'étant pas l'employeur de l'AESH, même la direction de l'établissement ne savait pas ce qu'il en était", explique Sophie.
Sans cet accompagnement et pour ne pas surcharger l'école qui fait le maximum, elle décide de mettre Nour à l'école seulement les matins. "C'est très difficile de savoir à qui s'adresser. J'ai frappé à toutes les portes, j'ai envoyé des courriers à l'Inspection académique, j'ai même écrit à Emmanuel et Brigitte Macron... Et puis le 17 décembre, j'ai saisi le Défenseur des Droits."
Une démarche a priori payante, puisque l'Inspection finit par promettre un accompagnant le 22 février. Entre temps, la directrice de l'école de Nour a pu s'arranger avec un autre établissement pour qu'un AESH puisse venir les jeudis après-midi. "C'était déjà un début, on était content", poursuit Sophie.
"Un jour j'ai appris que la personne était partie"
L'AESH devait venir les lundis et les vendredis, mais en questionnant sa fille, Sophie se rend compte que l'accompagnant est absent régulièrement. "Et puis un jour, j'ai appris que la personne était partie", explique-t-elle. "Même si ce n'était que trois semaines, que l'attachement n'est pas encore trop important, il faut l'expliquer à Nour, c'est compliqué."
Encore aujourd'hui, un nouvel AESH lui a été confirmé, mais Sophie préfère ne pas y croire tant qu'elle ne l'a pas vu "en vrai".
Elle compte bien continuer ce "parcours du combattant", elle sait que pour d'autres enfants en situation de handicap, les choses se passent bien. "Mais quand je vois le cas de ma fille... Je me dis qu'on nous parle d'école inclusive, mais qu'on n'y met pas les moyens."
Pour elle, le métier d'AESH n'est pas assez valorisé. Des salaires qui ne dépassent pas 800 euros, des temps-partiels subis et une nouvelle organisation qui met de nombreuses familles en difficulté : c'est aussi ce que les professionnels dénoncent. Ils seront de nouveau mobilisés à 14 heures devant la Direction des Services Départementaux de l'Éducation Nationale pour se faire entendre. Une pétition est déjà en ligne.