Dans un mail envoyé à la communauté éducative, Eric Carpano, fustige "la constitution de listes d'étudiantes et d'étudiants « indésirables », la création et la diffusion de supports de communication d'une violence symbolique très forte". Des pratiques "indéfendables et inacceptables" selon lui.
"Je refuse qu'un moment de sociabilité au sein de notre établissement soit le prétexte à la division, au rejet de l'autre et à des pratiques trempées dans l'humiliation et la stigmatisation", dit encore ce courrier. Estimant que le "trouble à l'ordre public est manifeste", la présidence de l'Université a donc décidé d'annuler la tenue de ce bal annuel qui réunit près de 2000 personnes.
Amalgames
En cause, un carton de "non-invitation" envoyé à des étudiants. Le porte-parole de l'équipe du Bal du Droit qui regroupe une trentaine de personnes, reconnait l'existence d'une liste noire, mais dément toute forme de discrimination ou de racisme. Selon lui, les étudiants blacklistés seraient susceptibles de perturber le bon déroulement de la soirée.
Néanmoins, il assure qu'aucun cartons n'a été envoyé par les organisateurs du bal, sans pouvoir en expliquer la provenance. Lesquels cartons reprennent la charte graphique de l'association.
"Nous ne pouvons que regretter cette décision que nous ne comprenons pas", dit-il. "Les faits relatés par la présidence de l'Université ne correspondent pas à la réalité et des amalgames sont effectués".
L'association, qui prépare l'événement depuis des mois et qui a déjà commencé la vente des billets d'entrée, regrette de ne pas avoir pu entrer en contact avec la présidence depuis vendredi, mais ses membres se disent "déterminés à envisager toutes les solutions possibles" pour que le bal puisse avoir lieu.
Un rassemblement organisé par l'UNEF
Sans lien avec cette affaire, mais qui dit sans doute beaucoup du climat qui règne au sein de l'Université : le syndicat étudiant UNEF a appelé à la mobilisation ce jeudi 21 avril devant la Manufacture des tabacs, après de nombreux actes racistes et sexistes survenus à Lyon 3.