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Piqûres de GHB : "Il faut rester attentif, sans céder à la peur panique"

Mercredi 27 Avril - 05:30

Actualité


Un concert. - © DR
Le phénomène reste rare, mais il inquiète. Dans plusieurs villes dont Lyon et Grenoble, des plaintes de personnes droguées à leur insu avec du GHB ont été recensées. Dans le même temps, une campagne de sensibilisation a été lancée en Auvergne-Rhône-Alpes.


À une certaine dose, le GHB peut devenir un puissant somnifère et provoquer une amnésie importante. Les personnes qui disent en avoir été victimes évoquent souvent un "trou noir" ou le fait de ne plus pouvoir se tenir debout. Des témoignages se sont multipliés, notamment sur les réseaux sociaux, à travers le hashtag #BalanceTonBar.

Mise en garde


"Dans les bars, les boîtes de nuit ou au cours de soirées, des personnes profitent du contexte festif pour mélanger du GHB à la boisson de leur victime", peut-on lire sur le site du gouvernement, qui a lancé une campagne de prévention fin février. Plus récemment, des personnes ont également affirmé avoir été piquées par une seringue.

Plusieurs mesures ont ainsi été présentées par le ministère de l'Intérieur, à commencer par le fait de systématiser les prélèvements pour détection de toxicologie quand les forces de l'ordre soupçonnent l'usage du GHB. L'enjeu est de taille, puisque la substance se dilue rapidement dans l'organisme et bien souvent, les analyses sont réalisées trop tardivement.

Le ministère s'adresse aussi bien aux professionnels qu'aux potentielles victimes à qui il est conseillé de "ne pas laisser les verres sans surveillance" ou encore "d'être vigilant devant des comportements évoquant l'ivresse ou l'état de sommeil".

Ces directives ne répondent pas toujours au problème, pour les associations d'aides aux victimes d'abus. "Ce n'est pas au public de se mobiliser sur ce sujet. Bien sûr qu'il faut rester vigilant, mais quand on vient pour faire la fête, on ne doit pas être dans la peur", regrette Roxana Piatkowska-Wu, présidente de l'association lyonnaise Purple Effect.

Avec d'autres bénévoles, elle travaille avec des salles de concerts à Lyon pour assurer le bon déroulement des soirées. "On a pu recenser plusieurs cas de soumissions chimiques. Dans ces cas-là, on accompagne la victime, pour qu'elle ne soit pas seule. On espère aussi avoir un rôle un peu dissuasif, pour empêcher les agresseurs d'agir dans les soirées, même si c'est difficile", poursuit-elle, espérant pouvoir renforcer les fouilles aux entrées des concerts.

"Cela peut nous arriver"


À Lyon, deux adolescents auraient été piqués lors d'un concert de rap, vendredi dernier, dans la Halle Tony Garnier. (L'une des seringues pourrait avoir contenu du GHB). Plus tôt, c'est au Transbordeur qu'une personne en aurait été victime. La salle de concert a d'ailleurs réagi par voie de communiqué en annonçant de nouvelles mesures pour lutter contre le phénomène : "meilleure identification du personnel Transbordeur, signalétique et informations préventives, médiation accrue, palpations renforcées aux entrées, sensibilisation permanente des équipes de la salle, des organisateurs et des artistes".

"On est tous très attentifs, bien sûr", assure Victor Bosh, directeur du Radiant à Caluire-et-Cuire. "Aucun cas ne nous a été remonté pour l'instant, mais cela peut nous arriver. Il faut rester vigilant, observer certains comportements sans être trop pesant." Les campagnes de sensibilisation "sont une bonne chose" poursuit-il, mais attention de ne pas en faire trop selon lui. "Il faut que les gens soient informés : une victime, c'est une victime de trop. Mais il ne faut pas céder à la peur panique ! Ce sont des cas qui restent heureusement très rares".

L'usage de "la drogue du violeur" peut être punie de 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende. C'est aussi considéré comme une circonstance aggravante, en cas de viol et d'agression sexuelle. Le site du ministère de l'Intérieur donne plus d'informations.





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