Que s'est-il passé ce soir d'été 2020 ? Quand les secours arrivent sur place, dans un square de la colline de Fourvière, ils ne peuvent que constater le décès d'Axelle Dorier. Quelques heures plus tôt, la jeune femme célébrait son anniversaire avec ses deux frères et une vingtaine de personnes.
"C'est un drame, mais c'est un drame involontaire"
Au départ, il y a deux bandes distinctes qui fréquentent le parc. Le groupe d'Axelle Dorier, et un autre. Ce sont aussi des jeunes, hommes et femmes, qui se sont donnés rendez-vous après des échanges sur Snapchat. Ils sont en voiture. L'un des véhicules (à bord duquel se trouve des jeunes femmes) aurait heurté un chien appartenant au groupe d'Axelle Dorier. Une altercation éclate.
"À ce moment-là, le groupe d'Axelle Dorier, une vingtaine d'individus, va littéralement prendre à partie les jeunes femmes, indique Me David Metaxas, avocat du principal accusé. Ils vont les agresser verbalement, ils vont taper sur le capot de la voiture..."
Son client (Y.) et son cousin assistent à la scène. Ils auraient alors tenté de s'interposer pour défendre les jeunes femmes. "Et malheureusement, ce groupe d'une vingtaine de personnes, passablement alcoolisés, va se retourner contre eux."
Se sentant menacés, Y. et son cousin auraient ensuite tenté de prendre la fuite. Axelle Dorier essaie de les en dissuader. La jeune femme est percutée par la voiture, trainée sur 800 mètres environ.
"C'est un drame, mais c'est un drame involontaire", insiste Me Metaxas, qui évoque un sentiment de panique chez son client au moment des faits. Deux ans plus tard, "il va tenter d'expliquer les réflexes qui ont été les siens, c'est quelqu'un qui a conscience de ce qu'il a fait et qui a énormément de mal à vivre avec", ajoute l'avocat de la défense.
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"Ce qu'ils attendent, c'est la vérité"
Du côté des parties civiles, "il y a de l'inquiétude et de l'émotion, assure Me Gabriel Versini-Bullara, qui représente la famille d'Axelle Dorier. Ce qu'ils attendent, c'est la vérité. Que l'accusé ait l'honnêteté de dire vraiment ce qu'il s'est passé. On se grandit toujours, dans une société, quand on exprime la vérité. En revanche, on ne se grandit pas quand on se confine dans les non-dits et le mensonge", poursuit l'avocat qui souligne les changements de versions du principal accusé.
Lors du procès, 18 parties civiles comptent assister aux débats. Les parents et les deux frères jumeaux d'Axelle Dorier, mais aussi ses grands-parents, ses oncles et ses tantes, ses cousins... "C'est une famille très soudée, il y a un véritable amour entre eux. S'ils ont décidé de tous venir à l'audience, ce n'est pas pour impressionner. C'est pour dire : on est là. On vient porter la souffrance, le malheur et l'horreur", affirme Me Gabriel Versini-Bullara.
À l'époque du drame, l'affaire Axelle Dorier avait pris une tournure très politique. Plusieurs personnalités s'étaient exprimées, notamment Marine Le Pen qui avait parlé d'un "ensauvagement de la société". Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait quant à lui évoqué un "meurtre", bien qu'aucun élément du dossier ne caractérise ainsi les faits.
Reste à savoir si, deux ans plus tard, cette dimension de l'affaire s'invitera dans la salle d'audience.
