"A priori, il devrait être là" jeudi matin, a confirmé l'un de ses avocats, Me Randall Schwerdorffer.
Le malaise de M. Daval s'est produit alors que le procès venait de rentrer dans le vif du sujet, avec deux moments extrêmement forts émotionnellement : les dépositions des parties civiles et l'interrogatoire de l'accusé.
"Examen médical"
Pris sous le feu roulant des questions du président Matthieu Husson qui le pressait d'expliquer sa relation compliquée avec Alexia, notamment leur difficulté à concevoir un enfant, Jonathann Daval a soudain blêmi, avant de s'effondrer, au bout d'environ trois quart d'heure d'interrogatoire.
Les agents de l'escorte pénitentiaire l'ont alors sorti du box. Il a ensuite été conduit à l'hôpital de Vesoul où il devait passer la nuit de mercredi à jeudi "en observation", a indiqué Emmanuel Dupic.
La reprise est suspendue à un examen médical que Jonathann Daval devra passer jeudi matin juste avant l'audience qui doit débuter à 09H00, afin de "garantir parfaitement ses conditions de santé", a précisé l'avocat général.
Excuses
Avant son malaise en pleine cour d'assises, le frêle trentenaire, la voix étranglée par l'émotion, avait présenté ses "excuses", notamment aux parents d'Alexia pour leur avoir "pris leur fille", tout en qualifiant son geste de "pas excusable".
Il avait également réitéré sa version des faits : il a tué Alexia lors d'une violente dispute conjugale.
M. et Mme Fouillot, qui ont longtemps considéré Jonathann comme un fils, ont livré à la barre des témoignages très durs contre lui : M. Fouillot a ainsi demandé "la peine maximale" contre Jonathann, poursuivi pour meurtre sur conjoint et qui encourt la réclusion à perpétuité.
Isabelle Fouillot a elle exhorté Jonathann à dire "la vérité", à être "pour une fois (...) un homme" et à prendre ses "responsabilités".
La soeur d'Alexia, Stéphanie, et son mari Grégory Gay, ont eux aussi témoigné et raconté leur "cauchemar".
"Je ne sais pas s'il aurait basculé s'il n'y avait pas eu ces quatre remarquables dépositions", a estimé leur avocat Me Gilles-Jean Portejoie. "Elles ont donné de lui une image qui à mon avis correspond à la réalité" et "qui l'ont secoué".
Les parties civiles, très critiques quant aux excuses et à la version présentées mercredi par l'accusé, ont désormais les yeux tournés vers l'audience de jeudi.
"Ce n'était pas des excuses, c'était trop minime. Moi, j'en attends beaucoup plus", a déclaré après l'audience Isabelle Fouillot. "Je suis frustrée. Attendons demain, on espère que ça reprenne et qu'il réponde aux questions du juge".