"Yanis et Younes El Habib, vous n'êtes sans doute pas des tueurs, mais vous êtes des criminels du petit matin, des criminels d'occasion", a-t-il lancé.
Pour Jacques Dallest, par ailleurs procureur général de la cour d'appel de Grenoble, l'"intelligence" des accusés, leur bon comportement en détention, l'absence de casier judiciaire ne doivent pas faire oublier le "carnage" pour lequel ils sont poursuivis.
Dans le box, Younes, l'aîné, écoute avec attention l'avocat général. Le regard de son frère cadet, lui, papillonne, incapable de se fixer sur la robe rouge d'hermine qui lui fait face.
"29 juillet 2018, une tragédie en 40 secondes"
Jacques Dallest refait le fil des événements : une "altercation stupide" vers 5H20 du matin dans le sas de la boîte de nuit et un frère cadet, Yanis, qui se sent humilié.
"La honte mène à la colère et la colère amène à la violence", tance M. Dallest. Le cadet poursuit un groupe devant la discothèque puis déclenche "une scène de guerre", assure sans ciller Jacques Dallest.
Dans ce "moment de sauvagerie pure", Jacques Dallest est convaincu d'un élément contesté: "Younes et Yanis portaient tous les deux un objet tranchant dont ils se sont servis pendant la bagarre."
De la présence de ces armes "létales", l'accusation tente de démontrer l'intention homicide : l'intensité "incontestable" des coups portés "clairement au thorax" d'Adrien Perez - et de son ami qui s'en est tiré de peu - n'étaient pas là "pour blesser ou piquer" comme les accusés l'assurent, mais pour tuer.
Qui a porté le coup mortel ?
Les deux frères étaient "unis dans l'action, dans l'agressivité, dans la violence. Ils doivent donc l'être dans la sanction, dans le châtiment", répond le magistrat, qui réclame la même peine de vingt ans de réclusion à leur encontre.
Un an de prison avec sursis a été requis contre le troisième accusé, libre, à qui est reproché d'avoir modestement participé à la rixe.
La défense doit plaider jeudi après-midi. Verdict vendredi.